LA BOÎTE MAGIQUE D'HOUDINI/ BRIAN SELZNICK






BAYARD JEUNESSE
2016
9782747055505
A PARTIR DE 12 ANS







: Sa maman pensait sérieusement que leur séjour à la campagne assagirait le petit Victor. 
Qu'il arrêterait de retenir sa respiration sous l'eau,
 qu'il ne tenterait plus de s'évader d'une grosse malle à l'identique de son héros, 
le grand maître de l'escamotage, de la grande évasion, 
le célébrissime Harry Houdini.
Le croiser sur le quai de la gare n'a pas aidé à s'assagir. 
Une lettre de sa part, voici ce qu'il reçut, lui donnant une adresse. 
Le petit fan était comblé et ses tentatives d'évasion avaient redoublé chez sa tante, au désespoir des murs qu'ils ne pouvaient traverser.
Il reçut une invitation ensuite à venir partager quelques secrets de magiciens. Pourtant, il ne put être reçu, 
Harry Houdini avait rendu son dernier souffle. 
Il avait réalisé sa dernière évasion, dans ce monde. Mais il pensa au petit Victor, il lui laissa une boîte mystérieuse, avec des initiales...

 L'auteur est définitivement attiré par le Music Hall et fasciné par la magie du spectacle. 
Après Mélies, Brian Seznick nous livre la mémoire d'un autre grand personnage qui révolutionna l'Art et le spectacle, Harry Houdini, référence de la prestidigitation et roi de l'évasion.
L'auteur l'inclue là aussi dans l'aventure d'un garçon qui effleure l'art du bout des doigts et va finalement s'y trouver plonger par la rencontre.
Si Hugo Cabret perçait le secret d'un automate mystérieux qui écrit, Victor s'active à découvrir celui des tours de Houdini.
 Le mystère reste en effet entier et la maman se lasse de sortir son fils de sa valise. Le début est amusant.

Le ton change avec la mort du héros, de son héros, et le sentiment désabusé de l'enfant qui se sent trahi, floué avec la boite laissé.
 Le temps passe et pourtant, Harry Houdini ne l'avait pas oublié et avait bel et bien salué son admirateur comme il se doit.

L'auteur arrive ici aussi à créer une belle émotion, nous somme émus entre texte et image, les deux à la fois complémentaires et dissociables, pouvant être appréciés indépendamment l'un de l'autre pour raconter l'histoire, peut-être pour des publics différents. Cela donne un résultat de création d'artiste de qualité. 

Ce volume est plus mince que les précédents, bien qu'il soit très aisé de les parcourir car les illustrations ont la part belle de ces ouvrages. Moins de zoom, 
de jeux de perspectives, 
la rencontre avec Houdini et les tentatives de copiage de Victor suffisent à dynamiser en parlant aux sentiments. C'est juste drôle et touchant.

Les dernières pages nous en disent plus sur le roi de l'évasion et nous expliquent les conditions qui firent émerger cette histoire.
Un auteur-illustrateur remarquable, dans le trait et la sensibilité des histoires.





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BRIAN SELZNIC 



AUTEUR

http://www.babelio.com/auteur/Brian-Selznick/58425



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CE QU'ILS EN DISENT?

   
  http://www.babelio.com/livres/Selznick-La-boite-magique-dHoudini/809597

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  http://www.lesenfantssurletoit.fr/blog/la-boite-magique-dhoudini/

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VOIR AUSSI 




BAYARD JEUNESSE
2012
9782747039161
A PARTIR DE 12 ANS


: Année 20.
Elle s'était mise à courir, cherchant un endroit sûr où elle trouverait sa place. 
La ville de New York était immense, 
grouillante de monde et d'autos mais ce n'était pas cela qui effrayait la jeune enfant. 
Sa nature ne lui avait pas permis d'entendre le brouhaha de la ville animée. Ses lumières, celles des rampes du spectacle l'avaient même poussé à fuguer jusqu'ici, cherchant deux bras familiers pour la rassurer, rendre le silence et la solitude des jours qui passent plus supportable. Elle devait rester à la maison, se montrer simplement patiente lui avait-on rétorqué avec impatience. 
Réfugiée au musée comme dans une seconde maison, elle se prit à vouloir faire un vœu devant l'exposition d'une météorite. 
Elle posa son souhait sur le papier et le papier au sommet. Qui sait?


Années 70.
Il s'était enfui, la valise à la main, à la poursuite des derniers liens qui pouvaient le lier encore à une famille, sa famille. 
Sa maman s'en était allée et quelques documents trouvés dans sa maison lui révélèrent que quelqu'un d'encore inconnu mais proche à la fois pouvait l'accueillir quelque part à New York. 
Mais cette personne ne le savait pas encore. 
Frappé par la foudre et récemment de surdité, 
le jeune Ben suivait les indices glanés avant l'incident, une adresse sur le marque-page d'une librairie, 
des mots tendres à l'intention de sa maman, un petit livre sur les cabinets de curiosités dédicacé affectivement..
Ses petits pas affolés le conduiront jusqu'au musée.
Il remarqua par la réflexion du miroir au plafond la présence d'un papier au sommet d'une énorme météorite exposée. 
Il se serait bien autorisé un vœu, il avait un rituel avec sa maman au passage d'une étoile filante dans le ciel.
Les gardes du musée commencèrent à s'inquiéter de voir un enfant seul. Heureusement, un jeune garçon, Jamie, lui vint en aide, le même qui auparavant tenta de lui indiquer une direction sans comprendre qu'il ne pouvait l'entendre. 
Jamie comprit que Ben avait besoin à cette heure d'un refuge.
Il connaissait les lieux, son père y travaillait. Il le mena dans un endroit secret, une réserve qui conservait depuis des années un cabinet de curiosité...


 Brian Seznick revient avec un roman graphique intrigant, esthétiquement captivant et dont le parcours de lecture se trouve très déroutant.
 A l'identique de son fameux Hugo Cabret, l'auteur mêle deux narrations, une écrite et l'autre illustrée, nous perdant de temps à autre dans des espaces d'imaginaire tout en nous maintenant adroitement sur les rails du récit jusqu'au bout.
L'histoire de la jeune fille court sur les dessins en noir et blanc, celui de Ben sur le fil du texte et les deux habilement se suivent, se croisent au fil des pages tournées sans que l'on se perde, nous passons de l'une à l'autre sans confusion et attendons le dénouement des attentes de ses deux âmes en perte de repère.



Les deux personnages trouveront un havre de paix au musée, pour des raisons qui leur sont propres.
 L'élément du cabinet de curiosité fait entrer les jeunes lecteurs dans les origines de la culture de conservation comme cela avait été fait avec le cinéma de Méliès, père des effets spéciaux dans Hugo Cabret.
Brian Selznick distille son suspens et la couverture ne nous renseigne pas d'avantage. Si les deux enfants n'entendent pas, nous, avec ce Black out, ne voyons rien venir.
Si les effets de zoom inversés sont aussi utilisés dans les deux romans, ici, ils participent à un jeu général, magistral, plus savant de mises en abîme, l'histoire dans l'histoire, des petites matriochka métaphoriques qui conduisent les lecteurs d'un indice à l'autre, d'une évocation à une autre, le prolongement de la pensée des deux héros que nous suivons.


L'auteur joue avec le lecteur qui ne pourra s'empêcher de trouver des liens évidents à travers les éléments et l'espace temps. 
Les histoires de Ben et de la blonde petite fille se ressemblent, du besoin d'être réconforté par un parent à l'handicap de la surdité. 
Le sentiment d'abandon avait déjà aussi été abordé dans Hugo Cabret qui s'était retrouvé orphelin et qui, caché dans la grosse horloge de la gare, tentait de poursuivre l'oeuvre de son père, le secret de l'automate.

L'ouvrage est d'une épaisseur trompeuse, un pavé qui se dévore plus rapidement qu'il n'y parait. 
Une récit original, un ouvrage qui se veut aussi beau livre-objet pour des bibliophiles en herbe. Le titre remporta le prix Sorcière 2013 des Professionnels libraires et bibliothécaires dans la catégorie Roman Junior. 
A découvrir, vraiment.




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CE QU'ILS EN DISENT?



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