TOUSSAINT LOUVERTURE, L'ARBRE NOIR DE LA LIBERTE/ YVES PINGUILLY




OSKAR EDITEUR

2013

9782350009995

A PARTIR DE 16 ANS ET +



Venus par les cales des navires,
 les hommes « meubles », comme les nommaient les textes, furent enlevés à leur terre d'Afrique,
 soumis comme les indiens du Nouveau Monde.

 

Un nouveau monde attendait ses hommes sombres de peau,
 égaux de cœur et éclairés jusqu'alors de leur culture.
 A eux, point de promesse de connaissance, 
de promesse d'une vie meilleure 
ou d'un paiement en or sonnant et trébuchant.

 

Voués à la servitude, 
à la rudesse de l'homme qui s'enrichit et soumet par la force, 
ces hommes « meubles » ne purent qu'accepter ce destin de labeur sans dignité, ni statut, ni identité.

 

 

L'île d'Hispaniola en pleine mer des Caraïbes était une réserve de beautés,
 des beautés rares et exotiques qui valaient fortune,
 café, indigo, tabac, canne à sucre 
qui poussaient avec abondance. 

La belle Hispaniola fut disputée à la France et l'Espagne, 

avec l'Orient pour le second, 
avec l'Occident au premier.
 Les hommes « meubles » continuèrent de travailler dur, de penser liberté.

 

Leurs générations futures porteront le nom de cette propriété qui les verront grandirent, n’obéissant qu'aux cris, 
au plein rendement des plantations, 
aux coups de pieds, 
aux coup de fouet
 si les pas se perdaient au delà de la vue des propriétaires.

 

De la Révolution Française aux batailles de Bonaparte, 
ces hommes « meubles » furent les grands oubliés de 1789 nous dirent les livres,
 à l'adoption des Droits de l'Homme et du citoyen. 

Un homme « meuble » n'est pas un citoyen, 

encore moins homme. 
La voix de Voltaire et sa Déclaration restèrent veines
 pour la considération de ses pauvres diables esclaves à la peau très sombre,
toujours exploités par un vide juridique
 tandis que se disputaient les nouveaux avantages les blancs insulaires et les blancs métropolitains ou
les métis et autres noirs moins noirs libres face à leurs aînés d'ébène.

 

Au fil des négociations qui n'en finirent plus de leurs 2 à 3 années de tergiversation, 
la liberté resta exclusive,
 elle vint pour certains affranchis,
 qui avait fait leur temps.
 Avec ce temps, 
François DominiqueToussaint Breda surnommé Louverture,
 un ancien esclave,
 sut que le temps des hommes « meubles » étaient enfin arrivés.

 Ce nouveau propriétaire de couleur voulait plus pour son île d'Hispaniola d'occident, plus pour les hommes noirs.

 

La liberté et l'entière indépendance
 allait devoir se gagner par le croisement des fers,
 par l'épée qui se lève, 
par les chaînes qui se brisent...

 

 

: Certains ont peut-être entendu parlé de Toussaint Louverture
 sans en connaître le rôle important dans l'histoire de l'île d'Haïti, 
l'ancienne Hispaniola.

 

Les touristes connaissent sans doute d'avantage sa face Est espagnole,

 la fameuse République Dominicaine.


 La république d'Haïti, sur la partie Ouest française,

 a une histoire des plus fortes, riches.

 

Au travers de l'histoire de Toussaint Louverture, 
l'auteur Yves Pinguilly retrace l'histoire coloniale de la République d'Haïti 
jusqu'à l'obtention de son indépendance.

 

Toussaint Louverture est un des grands meneurs de cette révolte insulaire, 
qui fait suite à l'histoire d'insurrection révolutionnaire. 
Elle rendra une justice attendue, donnera l'équité à tous ces noirs dont le destin ne bougeait pas d'un statut de servitude ou de demi-citoyen par manque de précision administrative et considération.

 

Le propos de Pinguilly est intéressant devant les faits historiques,
 sans concessions vis à vis des noirs ou des blancs, 
une vérité ni noire ni blanche dans sa multiplicité de métissage qui s'installe dans un système dont les mentalités restaient figées dans le temps malgré la promulgation de certaines lois,
qui créent encore plus de disparités par la multiplication de sous-classes d'individus sans modifier la norme.
 La peau blanche étant ici le repère de valeur, de beauté et de respect. 
Il y eut également des esclaves blancs, on le découvrir avec ce titre roman fiction documentaire.

 

Si Louverture se montre pugnace pour l'indépendance de son île,
 le récit nous le montre aussi comme un personnage de son temps,
 un affranchi parfois dur et impitoyable 
vis à vis des esclaves qu'il employa lui-même sur sa propre propriété.



For heureusement, sa valeur militaire permit toutefois au prix de sa personne d'établir la République d'Haïti.
Le récit est dense, 
peut-être un peu aride, pour des grands ados,
 plus documentaire abrégé que fiction loisir.

 

Les ados férus d'histoire pourront cependant entrer dans une page d'Histoire intéressante sociologiquement et y voir un peu plus clair dans ces discours sur la mémoire de l'abolition de l'esclavage. 

C'est un véritable outil pédagogique, 

évitant le pathos, 
apportant une compréhension du contexte et des différentes revendications des parties avec la Déclaration des Droits de l'Homme. 
Le fameux Code Noir, base connue pour régir les droits des propriétaires blancs sur leurs esclaves noirs est à la fin, dans son intégralité.

Un propos universel sur la Liberté à découvrir, 
vraiment.


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CE QU'ILS EN DISENT ?

 http://www.nouveautes-jeunesse.com/toussaint-louverture-l-arbre-noir-de-la-libert%C3%A9-yves-pinguilly-oskar-%C3%A9diteur-2013-118-p


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QUI EST
 TOUSSAINT LOUVERTURE ?





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 DU MÊME AUTEUR,
POUR LES PLUS JEUNES



AUTREMENT JEUNESSE

2015

9782746738676

A PARTIR DE 8 ANS




: Les bibliographies de littérature jeunesse ne manquent pas de titres en faveur de la paix, dans le monde et au sein de notre propre entourage.

Si les Editions Rue du Monde se font les médiateurs réguliers de l'ouverture sur le monde, mettant à l'honneur tous les continents et également la voix des nombreux combattants de cette liberté chérie,dans la grande histoire jusqu'à nos jours, les Editions Autrement ne sont pas en reste pour ce message humanitaire auprès des jeunes lecteurs.


« Sans défense » de Yves Pinguilly et illustré par Florence Koenig est un nouveau plaidoyer contre l'absurdité et les ravages de la guerre.

L'histoire commence comme un petit contre africain de tradition,
 Zotizo naît le même jour que Doli Kôli l'éléphanteau 
et l'on s'attend à une aventure magique
 et puis, contre toute attente,
 une réalité fracasse le décor.

Cette nuit, ces éclairs, 
ces éléments déchaînés sur le village auraient pu être l'oeuvre d'un dieu vindicatif, d'un sorcier maléfique 
et pourtant, il n'en ai rien.


Cette force mortelle est l'oeuvre de l'homme.

Le récit fait entrer dans ce petit havre de paix africain des milices armées, adultes,
 enfants embrigadés.
 Dans cette réalité, les éléphants également se montrent sans défenses à plusieurs titres.

Le jeune Zotizo découvre les défenses d'ivoire sur le sol
 et ses parents l'instruisent de la triste réalité, 
que les hommes peuvent être cruels aussi.


L'histoire se termine sur le possible espoir que les deux amis se retrouvent, 
avec Djonimama la mère de Zotizo réconfortant sa famille et la forêt, 
pansant les maux de ses quelques mots de mère.

Touchant,
 tant au niveau de l'histoire que du talent graphique de Florence Koenig à apprécier.





Note de l'auteur :

« « Sans défense, le nouvel album que signent Yves Pinguilly et Florence Koenig a pour cadre comme leur dernier titre paru Le voyage de l'arbre, la République Centrafricaine.

Yves et Florence connaissent bien le continent africain où ils ont plusieurs fois voyagé ensemble, pour rencontrer tout autant des artistes que des écrivains ou des élèves.


Cette histoire pour les plus jeunes prend sa source dans la terrible guerre qui en 2013 ravageait la Centrafrique.
Elle a pour origine la mort d'un éléphant tué par des villageois dont la mission officielle était de le protéger, lui et les siens.
Mais ces villageois avaient trop faim...

 La guerre tue aussi les écoles, on le sait.

C'est donc à partir de ces terribles réalités qu'Yves Pinguilly une fois de plus invente pour tous une histoire sensible, avec le langage poétique qu'on lui connaît.

Pour Florence Koenig qui s'est si souvent baignée dans la lumière africaine, c'est la couleur qui est toujours le fil conducteur de ses recherches pour la création d'un album.

Pour le beau Voyage de l'arbre, le rouge flamboyant des feuillages menait le lecteur de page en page ; ici pour Sans défense Florence a principalement réfléchi à la manière de rendre perceptible le contraste entre la lumière de la vie paisible au village et le bouleversement de la guerre et de la mort. Le fil est donc très sombre : le brun coloré des peaux, des corps, des bois, est éclairé par les verts de la végétation, les couleurs vives des vêtements…
Un bel album pour apprendre, comprendre, aimer et… rêver à un nouveau monde où le bonheur sera mieux partagé, où les enfants ne subiront pas les coups et blessures de la guerre. »  Yves Pinguilly »

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FLORENCE KOENIG

 loc-envel2010-341.jpg

ILLUSTRATRICE 



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CE QU'ILS EN DISENT ?


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D'AUTRES TITRES 
DES AUTEURS






AUTREMENT 
Coll. FIL ROUGE 
2013 
(Gd format: 2001) 
9782746734463

A PARTIR DE 8 ANS ET + 


Extrait video:

http://www.ina.fr/video/1961880001


« Issa s'était arrêté à deux pas de Fati. 

Il la regardait d'assez près pour voir ses yeux.

 Il s'exclama :


- Mais, que s'est-il passé ? Tu as lavé tes yeux dans le ciel ? »


En effet, depuis que le petit poisson Sonson remercia de deux de ses écailles la jeune pêcheuse aveugle pour l'avoir relâché,

 le ciel s'était désormais logés dans les yeux de Fati.

La petite fille pouvait à présent y faire entrer le monde,

 un monde qu'elle connaissait du bout des doigts 
et dont la présence venait lui chatouillait chaque jour de façons si diverses les narines.

"C'est magique!",

 pourrait s'exclamer son ami fidèle Issa.

Il est heureux, rayonne comme le soleil au dessus de sa tête.


Mais de cette magie-là, le village n'en veut pas. 

La magie apporte le mauvais sort.
La petite fille noire aux couleurs de ciel ne peut rester dans le village.

Fort heureusement, 

son camarade Issa ne la laissera pas fuir seul. 
Comme l'on dit, l'Amour donne parfois des ailes.
 Des ailes qui les emporteront loin du malheur
 mais des ailes qui annonceront un jour leur retour.



: Voici un autre titre de la nouvelle collection « Fil Rouge », une redécouverte d'un album de Yves Pinguilly et illustré d'une touche lumineuse tout en pastels par Florence Koenig, aux tons aussi chauds que le soleil et les terres d'Afrique.


Le texte de Pinguilly est poétique,

 doux amer comme un carré de chocolat fort de cacao.
 Une sorte de conte où tout est possible, 
où la nature est vivante et parle aux hommes comme dans certaines traditions du grand continent noir,
 où la générosité est récompensée, où la force de l'amour permet de contrer les méchancetés et donne droit à la différence.

Les adultes auront sans doute dans l'esprit le triste destin des enfants albinos, 

entre autres, victimes de la superstition. 
L'auteur nous démontre que la différence trouve sa place dans l'amitié et l'amour le temps d'une histoire, peut-être que la magie de la nature s'en ait mêlé, qui sait.

Elle annonce en tout cas le retour des jeunes amoureux, héros qui se sont trouvés,

 se parant de plumes de nuit et d'un regard d'azur qui charment le village. 
Les esprits changent, 
les regards aussi 
et celui de Fati ne trouvera plus de doigts pointés.

Une très belle écriture.



OSKAR EDITEUR
2013
9791021401396
A PARTIR DE 7 ANS

Le soleil se lève sur Johannesburg 
et la très grande fleur se tourne vers l'astre de jour,
 pour le saluer et marquer cette nouvelle journée.
La grande fleur aux pétales larges, 
au cœur si grand qu'une abeille y trouve désormais son sucre quotidien
 et sa maison, 
voit passer la petite Nkosazana et le petit Dylan.

Cette journée est importante, c'est la rentrée des classes.
La première journée d'école pour le petit copain blond comme le blé et la petite copine noire comme l'ébène.

C'est le papa de Nkosazana qui se charge d'emmener sur le chemin des écoliers et de sa journée de travail. 
Chacun à son cartable, 
deux petits et un grand.
C'est le papa de Dylan qui viendra en revanche accueillir les deux petits bouts d'enfance des deux familles amies, 
à l'heure des parents.
Nkosazana se demande si la grande fleur amoureuse du soleil ne s'ennuie pas trop, 
devant sa toute petite maison encaissée entre les grands immeubles et pleines de chats.
Tandis que Dylan griffonne un petit chien, 
Nkosazana fait le portrait de la grande fleur qui semble résister à l'action du temps et de la modernité.


: L'album « La grande fleur » de Yves Pinguilly et illustré par Maja Sereda est une belle histoire à tiroirs 
sur l'école et la rentrée
 dont on peut ou non tirer les compartiments et livrer son message d'égalité, 
de fraternité 
et de liberté
 en fond d'histoire d'Afrique du Sud.



Sinon sur une ligne d'universalité, 
les deux enfants vivant dans un autre continent, loin très loin, vont à leur premier jour d'école comme ceux et celles qui liront leur histoire.

Avec des phrases courtes, 
simples, 
avec des vis à vis d'images qui permettent de comparer et souligner les éléments fondamentaux en commun,
Yves Pinguilly se montre extrêmement pédagogue sur les premiers apprentissages autour de l''égalité des sexes et des races auprès des petits. 
Filles et garçons jouent ensemble, 

Les papas viennent chercher et emmener les enfants,
une forme d'équité représentée très éducative.


L'auteur pousse le propos de l'égalité et de la fraternité en montrant les familles de couleurs noires et blanches prenant soin les unes des autres,

 les jeunes lecteurs s'étonneront de diverses choses posées comme singulières,

 qui au fil de l'histoire, seront démontrées comme tout à fait simple et ordinaire. 
Une bonne leçon sur la différence, auprès des petits.
 Yves Pinguilly fait écho évidement à la forte histoire du pays où par le passé, en Afrique du Sud, blancs et noirs vivaient séparément.

 L'école rendant hommage à Nelson Mandela est un clin d’œil symbolique ici et un bel hommage à la bonne volonté et à la paix entre les hommes.



La ville file son train train quotidien,
 les enfants noteront des petits détails, le taxi bien différent des nôtres en France.
 Un autre niveau de lecture plus mature nous fait remarquer la tradition qui se retrouve dans les vitrines avec les masques et les statuettes. 
Les gratte-ciel se multiplient au point que dans l'histoire il ne reste qu'une petite maison qui survit à la modernité. 
Une réalité qui nous est peut être aussi inconnue, nous adultes lecteurs.

Le tournesol semble adresser sa petite inquiétude. 
Qu'arrivera -t-il lorsque la fleur unique ne pourra plus trouver son soleil, caché par les hauts immeubles ? 
L'auteur parle donc aussi d'écologie.
Bref, un album en apparence très simple 
et pourtant si riche à différents niveaux.
Très agréable à lire.






  
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MAJA SEREDA 





ILLUSTRATRICE

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