UN PARFUM D'HISTOIRE T.3, L'EAU BLEUE/BEATRICE EGEMAR








GALAPAGOS
LABEL DES EDITIONS ARCHIPEL
2012
9782809808803
A PARTIR DE 11 ANS ET PLUS







1925. France, Grasse. 
Suzanne revient de Paris où elle a passé ses études. 
L'humeur familial n'est pas au beau fixe et un secret familial installe une distance avec son père, depuis le décès de sa mère. Son grand frère est loin en Amérique mais sa grand-mère reste un soutien précieux. 

La guerre a fait des pertes et les gens réapprennent à aller de l'avant. La jeune adolescente trouvera « une écoute » attentive en la personne de sa meilleure amie Edith qui elle-même a bien affaire avec sa propre histoire. Les familles et les amours seront contrariés.Edith se réfugiera dans les bras de Paul, cousin de Suzanne, pour ne pas subir les différends entre ses parents. 
Suzanne se cherchera dans ce nouveau monde qui s'ouvre à elle. Les Années Folles !Que faire ou comment penser ? Peut-elle s'autoriser à penser au génial et étrange Jean Cocteau autrement qu'en bon ami ? L'aviateur Lucien Delannoy n'est-il pas trop âgé pour qu'ils puissent s'aimer ou doit-elle finalement céder aux douces attentions du jeune et sage Francis? 
A t-elle le don pour devenir une parfumeuse de talent et convaincre son père de sa compétence au sein de son entreprise de parfumerie?

L'héritage des Tombarelli ne s'est pas perdu puisque Suzanne qui, du haut de ses dix-sept ans de fille privilégiée et protégée, se découvre cette vocation de parfumeuse qui pourra l'émanciper également et la faire vibrer au rythme de son époque. Les changements dans la société sont multiples, au sein des familles par exemple. Les séparations des couples en berne d'amour ne sont plus des tabous.

Nous sommes aux "années Folles" ! 
Une époque de libertés, de créativités débridées qui s'installent avec l'arrivée de l'automobile, le jazz et une foule d'artistes d'un nouveau genre, provocants pour leur époque.

L'envie de se griser de nouvelles sensations, de vitesse, de s'enivrer d'Arts de rêves presque surréalistes, de naviguer au delà de la réalité afin de se consoler des pertes de la guerre est omniprésent. L'aventure sous toutes ses formes capture les mentalités pétries de convenances, desserre les cols de cravates, raccourcit le bas des robes et fait un jolie pied de nez aux jours tristes.
Cela nous le comprenons au fil de la correspondance entre notre nouvelle héroïne, Suzanne Maurier, fille de parfumeur, et sa meilleure amie Edith.
de Grasse à Londres puis Paris, d'une lettre à un télégramme, nous découvrons cette époque de folie où ces deux jeunes adolescentes de dix-sept ans vont en essuyer les conséquences ou profiter des grands changements pour leurs vies futures.
Suzanne découvre sa précieuse lignée et se lance dans la confection d'un nouveau parfum afin de prouver à son glacial de père qu'elle peut être digne de travailler comme parfumeuse dans le laboratoire de sa fabrique.
Nous faisons un grand bond dans le monde des cosmétiques et des senteurs. Nous parlons chimie et ici s'ouvre l'ère industrielle, la fabrication en série dans les usines. Suzanne s'inspire des oeuvres de Douceline et de Jeanne pour inventer son eau bleue mais l'air du temps est aux senteurs synthétiques qui évoque des émotions, des souvenirs comme des « madeleine de Proust ».


Cette nouvelle façon de penser se retrouvera aussi dans les rencontres particulières qu'elle fera lors de soirées tendances et incontournables du moment, avec « le lunaire » Jean Cocteau et l'extraordinaire Gabrielle « Coco » Chanel, nouveau style de femme revendiquant son indépendance. 
Ce dernier volet de la trilogie d' « Un parfum d'Histoire » clôt richement cette aventure. Sans doute, celui-ci impressionnera davantage une catégorie d'adolescente plus âgée, tant les références culturelles sont nombreuses. Toutefois, la forme épistolaire choisie pour nous raconter cette histoire est un style très apprécié des jeunes adolescentes- à l'identique du journal intime- et suffira à convaincre les régulières amatrices de la série de poursuivre l'aventure tout du long. Béatrice Egemar présente donc un nouveau destin de femme- deux d'ailleurs, en prime-. Suzanne est beaucoup plus tourmentée que ses aïeules.
 Le changement s'opère réellement dans la condition féminine qui s'autorise à décider de sa propre voie, de ne pas se marier si elle le souhaite, de fumer, de conduire et de s'imposer professionnellement, d'où les nombreux questionnements. La majorité est encore à 21 ans et tout ce mouvement de libertés préfigure une émancipation importante prochaine chez les jeunes filles.

Une bonne série!



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BEATRICE EGEMAR


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CE QU'ILS EN DISENT?
http://www.babelio.com/livres/Egemar-Leau-bleue-Un-parfum-dhistoire/420841





 VOIR AUSSI:

REMONTONS LE TEMPS...





: Ce second volet est tout aussi intéressant et sympathique que le premier. Grâce à un nouveau personnage, la fraîche et innocente Jeanne, de la lignée des deux amoureux du premier tome, nous franchissons les portes de l'Histoire avec plaisir. Au fil de son aventure, nous découvrons d'autres secrets et conceptions de produits de beauté, parfums et autres artifices.

Un titre qui interpelle de nouveau les sens, entre agrumes et chocolat cette fois. Béatrice Egemar utilise les mêmes ingrédients qui ont fait la réussite du premier volet, titillant notre curiosité et réveillant nos sens par des évocations qui sentent bon les jardins fruités et fleuris.
Nous apprécions réellement ce concept d'héritage qui se poursuit sur plusieurs tomes permettant par là-même de varier les héroïnes et d'offrir cette historique original sur l'art du parfum. L'intrigue de Jeanne est simple mais remplit son rôle, arrive à nous surprendre. 

La pauvre adolescente se trouvera prise au piège du badinage et de l'amour forcé. L'amour ne frappe pas toujours là où on l'attend. Bref, des éléments qui charmeront les jeunes lectrices avides de savoirs et de belles romances.



A L'ORIGINE 
DE L'AVENTURE...



Ce premier tome nous livre, au delà de l'histoire de la pharmacopée, des petits secrets sur l'histoire des produits de beauté, plus particulièrement des parfums bien sûr. 

A la lecture, nous sommes impressionnés par le nombre d'applications diversifiées de plantes et aromates, qui donnent envie grâce au sens joliment descriptif de Béatrice Egemar de plonger le nez tête baissée dans un fourré fleuri (aïe!). Beatrice Egemar s'applique à mettre à l'honneur cet art des odeurs, d'une manière technique mais très accessible aux jeunes lecteurs. 


Aussi les jeunes filles comprendront que ces petits trésors de cosmétiques qu'elles chérissent prennent leur origine dans ces recherches scientifiques de grand savoir-faire, savoir de pharmacies...oups!... savoir d'apothicaires, voulais-je dire.
Les yeux clos, le nez attentif aux essences qui lui arrivent, mélisse, pains sucrés, miel, romarin ou feuilles de menthe, Douceline est aux anges. La romance côtoie 
Tentant joyeusement d'emprisonner chaque douces senteurs qui lui inspirent la sérénité et l'amour dans quelques gouttes d'eaux fraîches, la jeune fille travaille avec ardeur afin d'espérer pouvoir prendre la suite de son père apothicaire. Un grand défi qu'elle s'impose afin de changer son destin de femme. Bonne question. Une femme peut-elle prétendre à tout vouloir, tout avoir. 

L'aventure de Douceline démontre que les bonnes choses arrivent ou en déclenchent l'avènement à force de foi, de passion et d'obstination. L'histoire conte donc aussi un beau destin de femme.
Nous découvrons des choses étonnantes comme lorsque dans la ferveur scientifique, Douceline se lance librement dans la conception d'eau de vie (tiens donc?!) afin de créer des eaux parfumées. Bien entendu, ces eaux étaient célébrées pour leur vertus curatives à base d'herbe- la médecine douce de l'époque- tandis que beaucoup plus tardivement les alambics seront fortement prohibés du fait de fabrication d'alcools clandestins pour des raisons morales que l'on devine. 

Une autre époque et d'autres perspectives également plus insouciantes que nous découvrons. Douceline est clairement dans de la recherche et non dans le profit.


Le danger ne manquera pas de pointer le bout de son nez avec les terribles hommes de main de Bertrand du Guesclin, aux ordres de Charles le Sage, qui mettront à sac entre autres Tarascon, ville voisine de Beaucaire, afin de rendre à la France ses anciennes dépendances, la fin justifiant les moyens.
Nos héros croiseront le couteau avec d'infâmes pirates sur les les mers bleues de la Méditerranée.

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