JEFFERSON/ JEAN-CLAUDE MOURLEVAT



GALLIMARD JEUNESSE
2018
9782075090254
A PARTIR DE 10 ANS

: En commençant la lecture de "Jefferson", on se dit rapidement que cela change pour du Mourlevat, le ton est différent de celui très mélancolique prisé par l'auteur.
On en est presque à retrouver l'humour de l'excellent "Robêêrt" de Jean-Luc Fromental, ce qui n'est pas désagréable du tout.

Jean-Claude Mourlevat nous propose un polar au pays des animaux, c'est terrible et pourtant on pouffe de rire. 
Nous plaidons coupable, votre honneur.
Que faire d'autre devant la dégaine de ce pauvre Jefferson, grimé et affublé des vêtements de sa soeur pour passer incognito et échapper aux forces de l'ordre.
Jefferson est un hérisson.
Jefferson Bouchard de la Poterie est accusé du meurtre du coiffeur de l'établissement "Défini-Tif".
Monsieur Edgar le Blaireau avait eu le nez creux là dessus, un avenir radicalement définitif d'un coup de ciseau lui était réservé.

A défaut d'une preuve de la culpabilité de Jefferson (la chèvre témoin de sa fuite dirait bien le contraire), nous avons là une belle preuve d'amitié entre potes pour la vie.
Gilbert le cochon, lui, le croit. 
Un ami, ça dégage l'ombre du doute, ça croit aux présomptions d'innocence, surtout sur des parcours sans fautes.
C'est avec force et conviction que Gilbert se prête lui aussi à l'incognito par solidarité et force est de constater que la perruque frisée lui va très mal.
Ne tentez pas d'imaginer un cochon croisant les jambes... le frisson nous regagne tiens...

Comment le pauvre Jefferson va t-il prouver son innocence?
C'est qu'il l'aimait bien son coiffeur.
Et il aimait sa nièce Carole bien plus encore.

Il ne reste à Jefferson, fugitif, et Gilbert, meilleur ami de fugitif, qu'à mener l'enquête eux-même pour sortir le hérisson de ce sale pétrin.
Jean-Claude Mourlevat joue d'une notion de culpabilité, on en rit, ramenée finalement à peu de choses, un témoignage (à vous de le découvrir), à une houppette pour ne plus être reconnu...

Jefferson devra faire profil bas et se fondre dans la masse, en dehors de la forêt. 
Le duo filera en douce dans un voyage organisé en car vers le monde des...humains.
Mais comment passer inaperçu dans le monde parmi les hommes? C'est en espérant qu'ils n'aient pas les faits divers venant de la forêt des animaux.
C'est l'originalité du monde de Mourlevat, humains et animaux se côtoient de façon civilisée, enfin presque.
Car la clé du meurtre du blaireau Monsieur Edgar se cache là-bas et là dedans.
Jefferson et Gilbert en apprendront plus sur les vraies vacances de Monsieur Edgar parmi les humains.

C'est assez particulier de trouver ici des animaux sur deux pattes et d'autres à quatre pattes et l'intrigue criminel, fondée sur ce détail, apportera un léger malaise chez les héros.
Nous devinerons que l'auteur à aussi envie de parler de thèmes pus sérieux sur la condition des animaux.
A vous d'en découvrir toutes les réjouissances et les malheureux coins sombres.
"Jefferson" est de ce fait un polar original.





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JEAN-CLAUDE MOURLEVAT



AUTEUR


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CE QU'ILS EN DISENT?

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