JE NE JOUE PLUS, ALEXANDRE!/ MICHÈLE BAYAR





OSKAR ÉDITEUR

COLL. DROITS DE L'ENFANT: NEW YORK 1989

2022

0791021407640

À PARTIR DE 10 ANS






: Ce roman semble faire suite à "Je ne te crains plus, Alycia" et on en aura pas fini avec les brouilles avec la jeune fille et ses camarades du même immeuble.

 Les premières pages feront table rase du passé et Alycia avouera dans une correspondance à sa mamie que cela se passera mieux avec sa voisine Jade, qu'elles prennent même le bus ensemble pour aller au collège.
Alycia s'est même rapprochée d'Alexandre, autre jeune voisin et camarade du même collège.
Pourtant le titre?

L'illustration de première de couverture dévoilera une partie du thème, la quatrième de couverture ne laissera pas de doute. Quelle drôle d'idée !
"Je ne joue plus, Alexandre!"

Alexandre et Alycia sont dans la même classe, en sixième.
"Je ne joue plus"?
Cela semble aborder juste la mauvaise blague mais qui fait rire, cette histoire-là.
Et pourtant non.
Alexandre un jour, en coup de vent, invitera Alycia à le rejoindre dans la cour pour lui montrer quelque chose de très spécial.
C'est un garçon, c'est une fille, ce sont de super copains, ils ont 11 ans. Cela pourrait très bien être une mauvaise farce filmée comme beaucoup de jeunes en regarde sur Youtube et Tik Tok, ce truc si important qu'Alexandre a besoin de montrer à Alycia, à l'insu des autres sur le téléphone.
Les téléphones sont interdits dans l'enceinte de l'établissement mais cela semble vraiment important pour que cela se partage sans tarder entre amis.
Qu'est ce qui ne pourra pas attendre?
Un nouveau clip de leurs artistes préférés? Une BD numérique ?
Alycia va être très déçue.

Sans doute qu'Alexandre s'attendait à pouffer de rire en sa compagnie devant ce qu'il avait réussi à dégôter.
La réaction d'Alycia sera tout autre et même pire.

Le petit roman court de Michèle Bayar abordera les images à caractère pornographique qui fuitent au niveau des jeunes publics.
Ah ça, la pauvre enfant ne s'attendait pas à partager ce genre de trouvailles sulfureuses avec Alexandre.
Nous comprendrons que d'autres images circuleront entre Alexandre et sa nouvelle bande de copains car dans le lot, il y en a un qui sait pirater les blocages internet dits avec accords parentaux.
Les jeunes lecteurs se demanderont probablement avant tout, la bouche ronde, ce que risquerait la petite bande si elle était dénoncée (si cela se partageait à l'école et si cela se savait à la maison)?

Pourquoi ces images, très adultes et très crûes, ne sont pas adaptées pour des enfants comme Alycia et Alexandre ?
Evoquer l'idée horrible de franchir le seuil de la chambre des parents par accident pendant un moment intime devrait en partie répondre à cette question embarrassante, non ?
Mais, on le sait en général à cet âge, les adultes se font des bisous (et plus) sous les couvertures.
La question sera plus importante que cela sans que le livre aille aussi loin dans l'analyse, laissant le soin à ceux qui doivent de faire.
Depuis petits, les enfants se construiront un imaginaire, qu'ils alimenteront au fur et à mesure, ils peuvent le comprendre.  Il est donc bien trop tôt pour que nos jeunes héros, Alycia ou Alexandre, envisagent ces questions du sexe, nous en sommes sûr. A cet âge, on se fait des bisous et puis c'est tout, c'est bien assez pour des histoires d'enfants, de petits copains et de petites copines.

Le ton du roman restera léger, à niveau de la cible et les personnages parleront de ce qui les dérange avec leurs mots, leurs perceptions et ça c'est plutôt bien.
Alycia et Jade tenteront d'en discuter entre elles, l'une et l'autre n'en savent pas d'avantage mais ce qu'il y avait sur l'image, elles le savent bien, c'est inapproprié pour le regard de collégiens en 6ème. Le petit roman est court et très accessible, il pourra sans doute ouvrir sur une discussion intéressante à l'occasion entre les jeunes lecteurs et les grands responsables d'eux, sur ce qui l'est possible de voir sur les écrans et pourquoi non.
Pour la plupart, nous grands qui sommes en contact avec la jeunesse, en entendons déja de la part de ces jeunes canailles, sur les programmes vus en cachette pour les plus de, ceux plus violents, ceux qui ne prendront pas de gant pour aborder la chose du sexe, pour de rire ou voir de l'action explosive.
"Moi, j'en ai déja vu", "C"est bon, j'en ai déja vu et j'ai pas eu peur". La jeune cible rapprochera les sujets prohibés avec une épreuve de feu qui fera d'eux des grands. Je l'ai vu une fois et donc, c'est bon, je n'ai plus besoin d'aller au lit, je peux en voir d'autres, ce n'est plus interdit, ces programmes sont de mon âge.
Attention, à ne pas confondre, il ne faudra pas présumer de ses forces de compréhension et de sa sensibilité.
Alycia et Jade prendront l'épreuve d'Alexandre comme une sale blague dont il voudra se gargariser auprès des copains, avec une Alycia qui partirait en courant.
Serait-ce la blague de trop entre les meilleurs copains, eux qui avaient fait la paix?
Un roman intéressant et bien abordé, par un biais approprié.





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MICHELE BAYAR
AUTEURE

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CE QU'ILS EN DISENT?
https://www.babelio.com/livres/Bayar-Je-ne-joue-plus-Alexandre/1416960

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