LA PROMESSE DE CLÉMENCE/ JEANNE TABONI MISÉRAZZI





OSKAR ÉDITEUR

COLL. LA VIE

2022

9791021407589

À PARTIR DE 12 ANS







 : De quelle promesse s'agit-il?

La quatrième de couverture nous indiquera que nous sommes dans la Corse de 1939 ( les premiers temps de la Seconde Guerre).

Nous n'en ressentirons pas les grandes vagues dans les premiers temps du roman, comme si la Corse se trouvait encore épargnée par la triste histoire.


Mais la recherche google nous arrêtera bien net, ce n'est clairement que le début du cauchemar avec l'Italie fasciste alliée au Reich nazi allemand de l'époque qui projettera d'annexer Nice, la Savoie et la Corse aux abords françaises.

"Après l'armistice franco-allemand signé le 22 juin 1940, la Corse se trouve en zone libre. Elle le restera jusqu'au 11 novembre 1942, car à cette date, les troupes italiennes envahissent la Corse: 85000 soldats italiens auquel se joindront, en juin 1943, 15000 soldats des troupes allemandes, soit au total une armée de 100 000 hommes pour une population de seulement 215 000 habitants. Un occupant pour deux habitants prennent position dans toute la Corse et réquisitionnent les maisons..."

Crédit: http://web.ac-corse.fr/clg_cervione/m/clg_cervione/La-seconde-guerre-mondiale-en-Corse_a47.html

D'autres sources histoires raconteront qu'en 1940, les troupes italiennes et allemandes occupaient déja les lieux et que la résistance, "le maquis", était en marche.

Crédit: http://www.toute-la-corse.com/fr/1-3-0-0-17/histoire-la-corse-dans-la-seconde-guerre-mondiale.htm#:~:text=En%201940%2C%20plus%20de%2090,Fred%20Scamaroni%20et%20Jean%20Nicoli.


Tout ceci ne présagera rien de bon donc d'emblée pour la suite de l'histoire simple mais déja éprouvante de la jeune Clémence.

Clémence est la benjamine d'une famille d'agriculteurs. Il y aura beaucoup de travail à la ferme si bien que Louise, Marie et Clémence donneront le coup de main, les deux premières à plein temps depuis la mort de la mère et la troisième quand elle est enfin libérée par son temps scolaire.


Louise et Marie n'auront pas pu passer le certificat d'étude, pour devenir institutrice par exemple car le devoir familial les appelait de la voix de stentor du père.

Notre héroïne, Clémence est passionnée par la lecture et les études, elle craint de devoir à son tour abandonner son plaisir et ses rêves d'avenir dans le domaine sous peu, même si elle est reçue première de sa promotion au certificat.


Les deux situations sont bien amenées par l'auteure Jeanne Taboni Misérazzi, compréhensible pour le père et la fille.

On imagine bien le père investissant tout ce qu'il a dans l'espoir de passer la main et son héritage, sa ferme, sa transmission.

Il aurait voulu plus de garçons pour l'aider à la ferme, il n'en a qu'un, Joseph le petit dernier. 

Est-ce à dire que les garçons n'auraient pas eu à choisir et serait devenu agriculteur, sans possibilités d'aller loin dans les études si ils l'avaient voulu? 

Et il ne l'empechera pas d'entrer à l'école.

Être agriculteur est un savoir utile mais pouvait-on choisir et avoir la chance de trouver sa propre voie? 

Les garçons de cette époque et fils d'agriculteurs le voulaient-ils un jour d'ailleurs, la vie n'était-elle pas ici et maintenant plutôt qu'à rêvasser à des peut-être?


La jeune Clémence est attachante, privilégiée d'en sa liberté d'être encore un peu sensible, tandis que ces deux soeurs se laisseront adapter pour les besoins nécessaires et quotidiens à la ferme, où il faut être robuste, dégourdie et capable de survivre au temps qui passe. La mièvrerie et les regrets n'y ont pas leur place, on le saisit, il faut être dans l'action sinon le travail se perd.


Avant que ne s'abatte le destin de la guerre, nous profiterons de la vie exigeante d'une ado de la campagne, qui doit faire les livraisons de lait, aider aux vendanges l'été, garder les bêtes dans les prés, aider à la maison. Clémence avec son goût pour l'instruction et la lecture se distinguera de ses soeurs, tentant d'intégrer ses devoirs d'école et ses plaisirs de lecture dans ce quotidien chargé et non l'inverse.

Mais sa soeur Marie veillera à ne pas lui enlever trop d'insouciance.


Le roman est facile à lire et passionnant, éclairant vraiment sur une autre époque et sur ses obligations, on saisira plein de petites choses qui ne nous interpelle plus aujourd'hui avec l'école: Clémence passera au Cour complémentaire( le niveau collège) et qui dit complémentaire veut dire presque subsidiaire, réservé à ceux et celles qui atteignent ce niveau, sont un peu doués pour ça.

Nous saisissons aussi comment des jeunes gens qui veulent se fréquenter font quand ils n'ont pas le temps et qu'ils n'habitent pas comme nous à deux pas les uns des autres comme des voisins.

L'école, quelle chance! Clémence pourra-t-elle se faire la promettre de ne jamais abandonner l'instruction avant d'atteindre un but? Quid des écoles quand arriveront les allemands nazis et les italiens fascistes?

On aime.


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JEANNE TABONI MISÉRAZZI

AUTEURE

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