MAME
2023
9782728933440
A PARTIR DE 14 ANS
: Les Rochecourt.
Nous ne commencerons pas par le tome 1 mais, à défaut d'avoir peut être manqué une présentation générale de la famille Rochecourt, il ne sera pas compliqué, croyez nous, de se raccrocher directement au Tome 2, également un autre focus sur un des grands enfants Rochecourt.
Nous noterons qu'ils sont nombreux, très curieux du monde, gourmands d'aventures, loin ou à deux pas de chez eux, suivant leurs tempérament et leur attachement à la maison. Personnellement, nous apprendrons à quoi sert la minoterie que le père cèdera à un de ses gendres (c'est l'équivalent industriel du moulin pour moudre du grain et obtenir de la farine).
Avec leurs liens familiaux très serrés, le monde ne saurait les retenir trop longtemps loin les uns des autres, les Rochecourt (sinon, il aurait affaire à Pauline).
Avec Joseph, on ne sait jamais.
On ne saura pas encore rapidement au début si c'est le travail de journaliste, qui abusera de la disponibilité et retiendra Joseph, au point de s'oublier ou bien si c'est sa faim d'ailleurs et d'en parler qui ironiquement le tiendra loin du public
Sa famille attendra de lui autre chose que ce qu'il servira à tous les autres. C'est leur Joseph et ils ne sont pas n'importe qui.
On aimera vraiment par chez nous les chroniques historiques et familiales de chez l'éditeur Mame en direction de la jeunesse, au plus près de la vie quotidienne française, de la grande histoire, de ses bonheurs et tourments, et des sentiments des personnages qui l'auront vécu.
Le roman nous permettra de découvrir un peu plus le caractère de Joseph, au travers de son journalisme, de ses rencontres et de son caractère entier.
Le roman se centrera sur son métier et sur ce qu'il voudra devenir à travers lui.
C'est un moyen d'expression qui le définira sauf que journaliste, ce n'est pas romancier. Il devra trouver la place qu'il doit occuper pour raconter les choses, et que cela plaise à ses employeurs, à ses lecteurs.
L'envoyant en missions ici et là, comme un reporter, l'auteure s'inspirera aussi de faits véridiques et ça, c'est passionnant.
"1895. L'accident ferroviaire à Paris Montparnasse".
Un conducteur ne peut plus s'arrêter.
Nous aurons vraiment du mal à l'imaginer et pourtant, des photos nous le certifieront sur le web: une locomotive accrochée et pendant, à la grande verrière de la Gare Montparnasse. Diable!
Joseph, le fils ainé, se trouvera présent lors du crash du train et permettra de bonnes ventes à son journal.
On vous en parle un instant.
Allo Wiki?
"... L'évènement provoque un décès, celui d'une marchande de journaux installée à la station de tramway, Marie-Augustine Haguillard, 39 ans, mère de deux enfants de 5 et 9 ans, écrasée à la fois par une pierre tombée de la façade et par le cendrier de la locomotive.
L'abri est vide de voyageurs au moment de l'accident et le tramway bondé de la ligne de Montparnasse à Étoile qui y stationne en attente du départ est éloigné du point de chute par ses chevaux, affolés par le fracas provoqué par l'évènement.
Madame Pelletier, tenancière d'un kiosque à journaux accolé à la façade juste dans le prolongement de la voie 6, s'enfuit à temps en voyant le convoi foncer sur elle.
Le mécanicien Pellerin et le chauffeur Garnier, projetés hors de leur machine lors du choc avec le butoir, le premier à droite dans l'entrevoie, le second à gauche sur le quai, subissent de légères blessures..."
Sciemment nous placerons de côté les conditions de l'erreur technique pour vous intéresser à la victime.
Et c'est aussi ce que la famille de Joseph fera. Elle semblera avoir une idée précise du rôle d'un journal qui parle des gens aux gens.
Joseph, médiateur populaire?
Un peu repris à table par ses soeurs, devant son manque d'empathie journalistique, Joseph se posera des questions sur la décence de sa distance professionnelle.
La question du "vrai" journalisme: offrir seulement de l'objectivité, un article de vérité toute nue, toute crue, des faits rien que des faits ou bien
permettre aux lecteurs de vivre l'aventure, avec un article qui captera l'air du temps, la condition d'une bonne sensation forte, d'un peu de spectaculaire, pour garantir son achat des nouvelles du jour?
Joseph, qui n'avait en tête qu'un sujet, finira par se tourner vers la famille de la vendeuse de journaux.
Le monde est dangereux, mystérieux, étonnant et le public a le droit de savoir.
Mais la presse ne peut-elle pas aussi se montrer réconfortante, rassurante?
Les grandes nouvelles du jour dignes de ce nom ne sont-elles faites que de drames?
C'est heureux qu'il n'y en ait pas eu plus, de victimes, mais c'est tout de même une de trop, surtout pour la famille de la marchande de journaux, ici vite oubliée au profit des dégâts minimisés. Une question d'angle, le verre à moitié. Et un nouvel article sera publié par le journal qui emploie Joseph, un mystérieux Fred, dont la plume excitera les concurrents qui voudront le débaucher à leur profit.
Mais qui se cache sous ce nom de plume?
Sortant de sa zone de confort, Joseph apprendra à ne pas prendre le monde de haut pour être au plus juste de ce qu'il se passe. Cette nouvelle empathie finira par pointer du doigt le domestique de Joseph, Clément, dont on lit qu'il a un secret qui commence à lui peser.
Clément est toujours disponible, tendra à se montrer professionnel, compétent mais sous sa discrétion de rigueur, qui est-il?
Une autre barrière sociale qui devrait s'abattre au profit d'un Joseph qui ne demandera qu'à bien servir lui aussi.
Sans doute serons nous bien tentés suite à cela de revenir sur le tome précédent consacré à la jeune Pauline au franc parler.
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