L'AMOUR AU SUBJONCTIF/ PASCAL RUTER


DIDIER JEUNESSE
2014
9782278059416
A PARTIR DE 15 ANS

Madame Kroc: Un, deux, trois...bon! Combien vous en comptez, vous?
Madame Triolet: Je ne sais pas trop. Ils bougent tout le temps.
Tarzan: Ma p'tite dame, si vous me le demandez, ben vos garnements, ils sont...
Madame Kroc: Justement, je ne vous demande rien. Retournez à votre volant ou à votre série télé " Coeurs déchirés"...ben?? il est où, Ludo??
Tarzan: Votre collègue, Monsieur Gentil, c'est pas lui là-bas, blanc comme un linge?
Madame Kroc: Ah, vous ça va!! Ben, qu'est-ce qu'il nous fait?
Madame Triolet: Bon, hum...je recompte, hein. Il y a là le jeune Roméo, Merlin, ici nos Juliette, Anna, Zoé...tiens?? Mais j'avais ma paire de lunettes de soleil il y a deux secondes. Ce n'est quand même pas des pickpockets qui...je l'aurais probablement perdu.
Tarzan: Tant que vous ne perdez pas des élèves...
Madame Kroc: Ah, vous! Ça suffit!!
Roméo: Et ben le séjour à Rome promet. D'autant que Juliette m'ignore total grave...

: " L'amour au subjonctif" est une oeuvre chorale qui évolue sur un voyage scolaire de fin d'année. Les élèves et les professeurs se découvriront, se redécouvriront les uns  les autres en dehors des murs du collège, baignés du charme de la ville de Rome et les coeurs vont battre. Juliette ne supporte pas vraiment Roméo qui n'a d'yeux que pour elle depuis les petites classes, jusqu'à ce que le "benêt" surdoué la désarçonne de son cheval de présomption d'un ou deux emplois d'imparfait du subjonctif à faire fondre l'amoureuse de la langue française.
Même chose pour Tarzan le chauffeur du bus, mis au banc des recalés pour les pauses repas entre professeurs et qui surprendra d'une culture personnelle discrète, fera progressivement craquer Madame   Kroc par sa spontanéité décontractée, elle qui jugeait un peu rustre cette "armoire à glace" fan de Soap Opera.  Les apparences sont trompeuses et cet autre contexte révélera les personnalités.
A côté des romances, il y a les histoires personnelles, Anna et son adoption, Zoé et ses projets d'avenir de religieuse, Merlin et sa cleptomanie ou Monsieur Gentil et ses attentes mystérieuses obsessionnelles du coup de téléphone.
Nous passons de chapitre en chapitre d'une voix à une autre, suivant progressivement le fil des visites de la capitale italienne et le fil des préoccupations du moment pour chaque personnage. La fin de l'année est un tournant ou un nouveau départ. 
L'écriture choisi ici par Pascal Ruter ne permet pas toujours une parfaite incarnation de l'ado', c'en est parfois dommage. Les personnages adultes sont presque plus réussis pour cette raison. Les joutes entre Madame Kroc et le brave Tarzan sont drôles et nous font passer un bon moment. Il est fort ce Tarzan! Quelle est attachante cette   Madame Kroc! Toutefois, l'aventure est fraîche, belle, romantique. Il y a quelques moments de grâce fugitive, Madame Triolet poussant le chant  sous le rez de lumière de l'oculus. Rome est d'une grande inspiration. C'est une qualité d'écriture qui préparera de bons lecteurs à des lectures plus adultes, une bonne passerelle.
L'épisode du sachet bleu ramène a des réflexions plus simples et légères, sans nul doute. Peut-être pour les lecteurs, un moment d'anthologie. De quoi ne pas se prendre trop au sérieux, ne pas prendre trop au sérieux ces jeunes personnages qui s'interrogent énormément sur la famille, le mariage etc...
Avec cette fin pleine d'émotions, la boucle est bouclée, la principale pourra enfin rassurer les parents quand à la disparition des professeurs pour le retour et s'en trouvera elle-même bien inspirée.
A découvrir!



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PASCAL RUTER

 

AUTEUR 
 

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CE QU'ILS EN DISENT?

  http://www.babelio.com/livres/Ruter-LAmour-au-subjonctif/567908/critiques?tri=dt 
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DIDIER JEUNESSE
2012
9782278059249
A PARTIR DE 13 ANS

« Je me suis bien rendu compte que la théorie d'Etienne ne tenait pas la route, car il était véritablement amoureux ; à mon avis, c'est toujours sympa de voir une théorie se casser la figure, c'est le monde qui s'échappe et court entre les mailles du filet. ».
Et ça, des théories sur le monde, Victor en a des tas.
Des folles, des rock'n roll comme la voiture Panhard de son père, des timides et sensibles comme son succès avec les études.
Il y en a des choses qui lui échappent.
A commencer par son meilleur ami Haïçan qui se dit turc d'origine égyptien. On peut être turc et égyptien à la fois ? Et pourquoi fête-il Shabbat ? Il dit que comme les champions d'échec, il a toujours un coup d'avance, il peut faire ce qu'il veut.
C'est vrai que c'est une tête ce Haïçan, un sacré numéro !
Pas comme Victor qui creuse un fossé grand comme la faille de San Andrea de San Francisco entre les bonnes et les mauvaises notes. En attendant que la connaissance de Haïçan déteigne un peu sur lui comme une mauvaise teinture ou le foudroie pendant une répétition de Guitar Hero, Victor suit son inspiration et cache les rouleaux de papier toilette du collège.
Et puis un jour, cette foudre, elle est tombée ! Un petit nuage roux tout mousseux parmi la foule. Et savant avec ça !
Marie-José la belle était devenu son nord-ou peut-être son sud, il ne savait pas trop-, il suffisait qu'elle s'approche un peu pour qu'il est très chaud. Avec elle, il s'est abreuvé à la fontaine du savoir, elle lui donnait des cours afin de rattraper ses notes en berne et grâce à elle, il ne confondait plus Kamasutra et Tiramisu-plus pratique pour redemander une autre part-.
Un monde de questions et de curiosité commençait à pointer le bout de son nez sous les réseaux gluant de sa cervelle, c'était juste là !
Et puis un jour, lui et elle, elle et lui, vont partager d'avantage.
Marie-José perd la vue. Et pour reculer l'inévitable, Victor va être les yeux de la belle pour que ses notes à elles n'en pâtissent pas et qu'elle ne soit pas placée dans une école spécialisée.
Délaissant la réparation de la Panhard, Haïça et ses potes des rock, les frangins Etienne et Marcel, Victor va se montrer aussi inséparable qu'un shewing gum à la fraise collé aux basques hésitantes de Marie-José.

: Le tome 1 de la série de Pascal Ruter est drôle et sensible, vraiment, avec cette histoire de tourtereaux rapprochés par le secret de la cécité de l'un d'eux.
Les événements sont racontés par Victor, avec son ton de parole, franc, parfois irréfléchi, des confidences comme à un bon copain, livrant ses hésitations, ses bourdes, ses révélations sur l'amour, ses gags potaches, ses échanges incongrus entre potes et sur la vie.
Tous les personnages sont hauts en couleurs sans pour autant que le trait soit forcé. Victor est un cancre gauche mais habile de ses mains, attachant, facétieux, bien conscient de sa position incommodante dans un système qui lui réclame d'être plus savant qu'il ne l'est.
Son ignorance est drôle, on ne peut s'empêcher de sourire, de rire devant autant de sincérité mais il découvrira par lui-même au fur et à mesure que sa valeur se place bien au delà des notes même si il aurait bien besoin que se produise un miracle avec ses relevés de notes.
Et la lumière fut ! Ecarlate comme une chevelure flamboyante d'une Marie-José, qui ravit son cœur. La jeune violoncelliste fond totalement devant le caractère de Victor et va l'aider à se récupérer en mathématique, le français et lui faire découvrir bien plus.
Ses yeux curieux vont s'ouvrir d'avantage tandis que ceux de Marie-José vont se voiler et il va avoir l'impression de voir pour deux, décortiquant les choses, appréhendant que les autres ne découvrent le handicap, observant le courage de la belle devant son autonomie qui la quitte progressivement.
« Le cœur en braille », c'est la petite vie d'ado d'un fond de la classe nommé Victor, qui grandit, se dépasse, trouve sa place parmi des amis plus doués aux cultures intellectuelles, qui connaît l'amour, profite des bons moments père-fils sans maman, découvrira les difficultés du handicap, assumera les erreurs de pulsions hormonales comme un grand.
Même si les mots ne le témoigne pas toujours de façon adroite et pleine de tact, Victor se montre en tout cas fin, très psychologue sur le monde qui l'entoure. A noter sa relation avec « Lucky luke » son surveillant ou celle avec sa professeur de collège.
Un bon roman sur le problème de la cécité.
C'est sympa et il y a des suites, en plus !
 




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CE QU'ILS EN DISENT ?



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ET AVANT,
ET APRES ???


 







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