LES LETTRES DE MON MOULIN/ ALPHONSE DAUDET, LUC DUTHIL ET ILLUSTRE PAR FLORIAN THOURET

PETIT A PETIT

2008

9782849491430

A PARTIR DE 10 ANS

: "Les lettres de mon moulin" d'Alphonse Daudet, un classique qui reste préconisé pour les jeunes lectures actuelles de niveau Collège.

Comment ça, de quoi parle t-on?

Qui ne connait la bataille d'anthologie jusqu'à l'aube d'une chèvre contre le destin écrit d'une chèvre?

Un récit terrible et inspirant.

Blanquette une chèvre est attirée par les montagnes, son air pur et son herbe verte.

Son maître Monsieur Seguin aura beau lui claironner que là-haut il y a le loup mais à cette menace, la chèvre préférera vivre son aventure plutôt que de lier sa vie entière à une corde et un piquet.

Le pauvre vieux aura beau l'attacher, la sermonner, rien n'y fera et la chèvre partira vivre ce qu'elle a à vivre là-haut, libre et plus en danger que jamais certe.

Et bam, arrivé dans ce "petit paradis" des hauteurs, elle se trouvera face au loup.

Nous vous laissons le plaisir de la suite.

Le conte doux-amer de "La chèvre de Monsieur Seguin" est celui qui se trouve le pus acessible à un très jeune public mais ce n'est pas le seul intéressant du recueil même si il reste le plus célèbre du lot.

Qui est l'auteur?

ALLO WIKI?

"Alphonse Daudet naît à Nîmes le 13 mai 1840... Son père Vincent Daudet, dont les ancêtres sont cévenols, est tisserand et négociant en soieries...Son père ferme sa fabrique, la famille déménage à Lyon en 1849, et Alphonse entre en sixième au lycée Ampère de la ville. La ruine complète de son père en 1855 l'oblige à renoncer à passer son baccalauréat. Il devient alors maître d'étude au collège d'Alès.

Cette expérience pénible lui inspirera son premier roman, Le Petit Chose (1868), dans lequel il mêle des faits réels et d'autres inventés..

Désirant faire une carrière littéraire, il rejoint son frère Ernest à Paris en novembre 1857.

Désargenté, il mène cependant une joyeuse vie de bohème... et contracte une affection syphilitique extrêmement grave, avec des complications dont il souffrira toute sa vie, en particulier une ataxie locomotrice qui l'oblige à marcher avec des béquilles.

En 1860, il est engagé comme secrétaire du duc de Morny (1811-1865), demi-frère de Napoléon III et président du Corps Législatif. Ce travail de secrétaire lui laisse beaucoup de temps libre qu'il occupe à écrire des contes et des chroniques...

Puis le duc meurt subitement en 1865. Cela provoque le tournant décisif de la carrière d'Alphonse qui décide de se consacrer entièrement à l'écriture, comme chroniqueur au journal Le Figaro et comme écrivain.

Après avoir voyagé en Provence, Daudet débute avec Paul Arène (considéré comme son nègre) l'écriture des premiers textes des Lettres de mon moulin. Le journal L'Événement les publiera comme feuilleton pendant tout l'été de l'année 1866, sous le titre de Chroniques provençales. Certains des récits des Lettres de mon moulin sont restés parmi les histoires les plus populaires de la littérature française, comme La Chèvre de monsieur Seguin, Les Trois Messes basses ou L'Élixir du Révérend Père Gaucher..."

MERCI WIKI!

Nous nous sommes intéressés à l'adaptation BD de ces récits des Lettres de mon moulin chez l'éditeur Petit à Petit. Une passerelle, nous semble t-il, pour appâter le public collégien et lui donner envie de se plonger dans le roman des "Lettres de mon moulin".

Les auteurs Luc Duthil et Florian Thouret nous introduisent cette version des aventures concentrées par l'arrivée de l'auteur en Provence, au moulin de Fontvieille.

"Je me sens si bien ici, à mille lieues des journaux, des fiacres, du brouillard.

Comment voulez-vous que je regrette votre Paris bruyant et noir?"

De quoi sera fait l'inspiration de cette Provence si tranquille?

Et bien déja nous pouvons le dire, de troupeaux de chèvres et hélas de bergers et de loups avides qui leur intimeront de rester grouper.

Une drôle de fédération par la peur.

La fin n'est pas fondamentalement pas heureuse pour le jeune public mais il reste pourtant un arrière-goût de délivrance à la fin de la lecture intéressant pour le lectorat.

Pauvre chèvre!

Daudet semble nous dire que la Provence est fait de petits théâtres et que l'on ne s'ennuie pas.

Des scènes partent et s'animent d'un rien.

Les gens sont passionnés.

Les histoires sont faites des petites péripéties du quotidien et elles suffisent à créer des drames (car malheureusement, il faut dire pour les protagonistes, les malheurs ne sont pas toujours pris au sérieux).

Nous saurons tout de la vie du Rémouleur malheureux en amour.

L'épouse est comme la chèvre de Séguin et elle non plus n'a pas peur du loup, si l'on peut dire.

Le village entier en fait des choux gras. (récit: la diligence de Beaucaire)

Les récits nous donneront du quotidien mais également traiteront de la vie passée du village, celle aussi de son moulin (récit: le secret de Maître Cornille).

La mémoire de ces contes vient des gens du village qui médisent et ont toujours à raconter.

Le patrimoine sera bien gardé, c'est certain et les histoires circulent et vont bon train, elles semblent faire vivre l'actualité du village à défaut de journaux et de télévision ouvrant sur l'extérieur.

Certaines histoires ne sont pas que moqueuses, elles sont aussi terribles et émouvantes.

Nous commençons à toucher à la vie adulte dans les histoires pour le lectorat collégien.

Cet amour de la Provence nous ramène à des romans pré-ado sortant les lecteurs de l'enfance des contes et leur apprenant à louer le réel, la nature, la nature humaine, comme la "Gloire de Mon père" de Marcel Pagnol.

Avec "la Gloire de mon père", nous apprendrons à regarder l'enfance avec hauteur, par le truchement du souvenir.

Avec les Lettres de mon Moulin, nous apprendrons à prendre de la distance avec cette petite vie et ses facéties aussi, les histoires récupérées sont parfois un peu exagérées, c'est l'humeur des personnages de cette Provence qui veut ça et nous fera sourire, comme le rêve du Curé de Cucugnan se trouvant face à Saint-Pierre et s'indignant de ne trouver aucun de ses paroissiens défunts au paradis.

Qu'a-t-il mal fait?

Un retour au roman d'Alphonse Daudet permettra de profiter avec le texte du langage fleuri et des expressions presque poétique.

Un classique intéressant sur la mémoire d'un lieu par ses histoires.