LA REINE DES NEIGES/ HANS CHRISTIAN ANDERSEN ET ILLUSTRÉ PAR ANTON LOMHEV

SARBACANE

2024

9791040805434

A PARTIR DE 8 ANS

: Nous voulions voir cette version annoncée de " La reine des neiges" illustré par Anton Lomhev.

Nous ne serons pas loin graphiquement du talentueux illustrateur de contes Gennady Spirin et ses versions russes en habit de fêtes traditionnels.

Toutefois, il y avait ici quelque chose emprunté aux "années folles" qui modernisait la fortune sur les images avec Lomhev.

Ceci nous aura donné envie de voir le livre en entier.

Anton Lomhev est Bielorusse et n'aura que 54 ans.

Il y aura clairement avec Lomhev un plaisir pour le récit classique et un parti pris pour le rétro élégant de la fin du 19ème - début vingtième, sa participation sur " Moby Dick", "Sherlock Holmes", "L'île aux trésors", ne feront que le confirmer. Il y a dans son talent d'illustrateur de l'art pictural.

Dans les illustrations de "La Reine des neiges" par ex , les ombres colorées, les vibrations inspirées par les touches de lumière et d'ombres, l'élégance pittoresque et bouffante ou celle étroite urbaine et bien coupée, ceci nous inspirait encore plus un univers pictural polonais que biélorusse.

Les paysages sont fleuris, les neiges étincelantes, les rues de marché conviviales et lumineuses, les visages aimables, aucune malveillance ni malfaisance ne transpirera de cette quiétude pastorale ou de la grande ville.

Et pourtant, à l'insu de tous, dans ce conte, le mal viendra se loger dans chaque creux possible pour ne plus s'en défaire. Et le froid, la dureté et la méchanceté vont curieusement s'étendre...

Le début de l'histoire va nous le révéler, il n'y aura pas une menace mais deux : le miroir brisé du sorcier que les élèves turbulents briseront et qui s'éparpillera au gré des vents et des tempêtes, puis cette énigmatique reine couverte de fourrures faites de neige qui tournera autour de la ville comme un loup.

À l'arrière de sa longue berline blanche, elle emportera un jour d'hiver le jeune Kay, frappé à l'oeil par un éclat du miroir.

Le morceau pénétrant l'oeil puis le coeur, plus rien n'aura plus d'importance et Kay ne s'attachera plus à quoi que ce soit. N'est ce pas parfait, pensera la dame blanche, puisqu'il ne se débattra pas quand il repartiront ensemble. Pire, il l'a trouvera merveilleuse, même à chaque baisers de glace sur son front.

La bienveillance résistante ressortira par l'histoire, avec les éléments, la rivière qui refusera de noyer les souliers rouges, les oiseaux qui pépieront des encouragements et qui viendront aider, rassurer Gerda dans sa quête pour retrouver et ramener Kay que tout le monde croira tout simplement mort pour expliquer sa longue disparition.

C'est cela qu'exprimera le conte, on n'oublie pas comme cela, abandonnant simplement aux souvenirs et à la disparition. Gerda devra faire le deuil de son meilleur ami et trouver des réponses avant de l'abandonner une fois pour toute.

C'est la raison de son voyage à la recherche de la reine des neiges.

Les images sont magnifiques, elles s'accorderont à l'élégance du texte.

C'est un texte intégral traduit d'Hans Christian Andersen.