LES MÉSAVENTURES MERVEILLEUSES DE BRONTË BRAVECOEUR/ JACLYN MORIARTY

GALLIMARD JEUNESSE

2025

9782075192866

A PARTIR DE 12 ANS

: " Les mésaventures merveilleuses de Brontë Bravecoeur" seront hallucinantes.

Comme écrites sous substances d'imagination incroyable et sous gourmandises de délit d'affabulation.

Les parents de Brontë sont décédés - achevés par des pirates, nous dira t-on - mais ils avaient préparé leurs dernières volontés - d'avance, comme s'ils s'étaient attendu à ce moment curieux - .

Pour leur rendre hommage et accueillir son héritage, Brontë doit OBLIGATOIREMENT visiter toute la famille de son père (10 ou 11 tantes en gros) et leur offrir un cadeau que le père aura souhaité leur céder en souvenir de leurs bons moments familiaux passés.

Nous aurions pu vivre cela dans le deuil, patiemment et prendre le temps de recevoir toutes ces personnes chez la tante Isabelle, monument de bonnes manières, chez qui vit Brontë depuis que ses parents l'ont déposé devant chez elle dans un landau. Et bien non. Il faut que tout cela soit un peu fou et que cela nous dépasse: le testament est stricte, rédigé sur un document cousu de fil elfique magique qui précipiterait des cataclysmes si Brontë ne venait pas à respecter l'ordre des demandes et le timing.

Quelle genre de personnes sont-ils?

Des gens de l'univers de Jaclyn Moriarty, tous d'un grand flegme devant l'incongru.

Brontë elle-même, agissant comme si ses parents étaient des lointains cousins et que pour leur être aimable, il était de bon ton d'assurer la drôle d'injonction.

Les missions se feront dans la légèreté et les bonnes retrouvailles, les tantes n'ayant connu Brontë que bébé et celle-ci découvrant donc d'autres univers familiaux.

C'est un triste moment et pourtant un peu comme dans une aventure des Addams, personnes n'agira normalement ou bien n'aura la réaction appropriée vis à vis du tapis de merveilleux déroulé tout du long sur le chemin que doit parcourir Brontë.

C'est adorablement délirant.

Mission 2 (car on comptera sa vie au quotidien avec Tante Isabelle): Tante Sue. Elle et son mari n'ont que des garçons, beaucoup, aussi agités que si ils avaient abusé du sucre. Brontë arrivera pile en belle campagne pour la fête des elfes (plutôt des lutins selon nous) où ces gens charmants, mais très petits soit dit en passant, vont divertir le village des grandes "personnes" avec des concours de Kermesse et un match de football d'elfes (voyez?). Et le bébé qu'ils ont jeté par la rivière par erreur, on en parle?

Mission 3: Tante Emma.

Elle n'est pas au rdv puisqu'elle se trouvera en prison accusée d'avoir volée le moulin à poivre enchanté de sa voisine et ex meilleure amie.

Ce moulin broie du poivre et de la poudre d'or. Oulah!

Les évènements convoqueront aussi des ondins - sorte d'hommes sirènes - pour disculper la femme peintre.

Mission 4: Tante Claire et "Événementiels en tous genres". Au programme, un colloque de ensorceleurs !?!

Et ainsi de suite...

Nous passerons notre temps à faire comme Brontë, froncer les sourcils avant d'en rire, car les situations ne cesseront d'être improbables à chaque rencontre, avec des gens comme vous et moi ou le boucher, qui glisseront pourtant dans des conversations badines l'annonce de la météo du jour et la mention de renards argentés, de chuchoteurs pernicieux et de mages noirs.

Il y aura un peu de Lewis Carroll dans l'air de ce monde de fermiers et de pêcheurs pourtant en apparence très ordinaire.

Rien n'ira plus et pourtant le monde continuera de tourner - certes, comme un ballon faisant rouler en équilibre un caniche acrobate - .

Brontë tentera de corriger poliment quelques dires d'adultes ici et là mais comme tout est un peu fou, il n'y aura pas d'erreurs et il faudra se laisser porter.
Les départs sont à chaque fois émouvants, Brontë remettant une douceur de miel ou d'autres parfums, madeleine d'un souvenir entre le père et la tante en présence.

On aime bien et on s'est agréablement laissé porter. Le deuil n'aura probablement jamais été aussi drôle pour une fille de dix ans et pour nous aussi.

DE L'AUTRICE: