BELLEVUE-SUR-MER/ JEAN-LUC LUCIANI



FLAMMARION JEUNESSE
2012
208124716X
A PARTIR DE 12 ANS

A Belleville, les filles n'ont pas froids aux yeux. 
"Belleville sur Mer" comme la surnomme Samira
, 10 ans, pour y installer un peu de « magie » et éviter d'en avoir honte. 

Afin d'apporter un moment festif au quartier, Miloud, le responsable du centre social crée l'événement en proposant un concours de Rap aux enfants.
 Ce genre musical urbain très apprécié devrait réveiller l'envie, l'initiative et la créativité, le gagnant verra ses paroles portées devant le public par le célébrissime groupe IAM. Quelle reconnaissance ! 
Et pourtant, des jeunes chefs de bandes ne voient pas cette liberté de faire et d'être d'un bon œil, leur autorité pouvant être remis en question. 
La jeune Samira, ayant promis à son père de participer honorablement au concours, sans un mot qui pourrait les faire rougir, ne souhaite pas se laisser impressionner par les « chefs » qui imposent leur volonté également à l'école. 
Non, elle n'a pas froid aux yeux Samira et elle va proposer sa chanson, 
avec le soutien de Nabil, un ami tunisien qui l'apprécie, 
Nawel la bavarde et son grand frère Ramzi.
Finalement à Belleville la vie est chouette!

 
Jean Luc Luciani met beaucoup de choses en perspective dans cette petite histoire vraiment sympathique et positive, qui pourrait concerner d'autres jeunes Samira et jeune Nawel. Ce sont les héroïnes de sa fiction.
Les garçons s'y retrouveront également.
Il est évoqué plusieurs éléments à portée des jeunes lecteurs, sur les quartiers sensibles, sur les liens au sein de la famille 
et sur la musique Rap par ailleurs.
L'auteur pose son cadre communautaire sans jugements et nous entrons dans des familles qui n'ont d'autres soucis ici que le bien être des leurs.
Samira veut s'inscrire au concours de chanson du quartier mais sa participation va subir plusieurs oppositions, parce que c'est une fille, parce que le genre Rap est très mal vu des parents.
Ramzi devra faire un choix entre sa soeur et les règles de sa bande.
L'arrivée de Ramzi et de sa bande afin de défendre sa petite soeur pour lui permettre de participer au concours replace les relations fraternelles telles qu'on les imagine, dans l'amour, le respect et la protection.

C'est chouette et pratique finalement les grands frères, la petite Samira en est d'ailleurs toute surprise, ce qui ne manquera pas de faire sourire l'adorable « caïd » de 13 ans.


Des tensions sont aussi à régler ai sein de l'école. L'idée de la directrice de l'école dans la fiction, de nommer des délégués pour chaque groupe communautaire au sein de l'école, afin de régler les différends par la parole, sera détournée par des petits chefs. Les lecteurs liront ce qu'il adviendra.
C'est dans l'acte groupé que la chose sera réglée (sans violence). 

L'auteur redonne au genre Rap des lettres de noblesse, mettant en avant une qualité d'écriture bien présente dans cet art urbain qui chantait à l'origine les cités et ses tristesses mais pas que.

Il est bien établi que ce genre musical a évolué, c'est aussi ouvert aux filles et il peut aussi chanter la joie de vivre.
Le genre est en général réservé à un public averti et au moins adolescent du fait de la dureté du langage et des situations.
Luciani montre dans son histoire une utilisation adaptée et accompagnée pour un plus jeune public. 
A sa manière, au travers de Miloud du centre de loisirs, le livre salue l'incroyable travail effectué par les structures en direction du public des quartiers sensibles.
Une jolie petite lecture plaisir qui fait rêver, donne à réfléchir, un bon support pour discuter des cités avec les prés ados, voire les ados, libérer la parole. 

Un petit roman facile à dévorer, intéressant à plusieurs titres pour qui n'a pas d'à priori sur les cités. 
A découvrir!


*************
JEAN-LUC LUCIANI

AUTEUR!

****************
CE QU'ILS EN DISENT?

Enregistrer un commentaire

0 Commentaires