GRAINES D'ADOS, T.10: MAUVAISE NOTE/ EDITH CHAMBON ET ILLUSTRE PAR GEP

EDITIONS MOUCK

2017

9782917442517

A PARTIR DE 9 ANS

: Une seule chose à dire et redire, nous adorons cette série pour ados, entre romans illustré et Bd.

Comme dit à l'auteur Gep au dernier Salon de Montreuil du Livre Jeunesse (oui, il a eu cette gentillesse d'échanger deux mots), le loup à tout lu.

Une fierté timidement contenue, tout en s'assurant, d'un geste de la tête rivalisant avec l'essuie-glace d'une voiture, de ne pas en avoir manqué un seul sur l'étal bien garni.

Et là, Gep écarte deux pans de volumes comme un rideau. "Même celui-ci?", me demanda -t-il non comptant de m'avoir bluffé.

Un nouveau Graine d'ados.

Je le notais bien précieusement dans un recoin de ma tête, celui qui fait tableau à post-it, me promettant d'y revenir.

Merci Monsieur Gep.

Voici chose faite.

Revoici Sonia et sa bande.

Nous retrouvons Margot, Elodie la meilleure copine, Sébastien le premier de la classe futur joli coeur et Antonio l'ancien caïd de la classe, récupéré un tome précédent.

Nous comprenons vite de quoi il est question sans que les auteurs ne se montrent démonstratifs et cela nous fait déja sourire.

Sébastien qui se lançait précédemment dans les affres de l'amour, poussé par Sonia and co, enclenche la vitesse supérieur de la socialisation scolaire et invite ses nouveaux amis chez lui.

Fort polis et encourageant l'intention de Sébastien, aucun ne pipe mots devant la décoration de l'appartement, des règles à respecter pour ne pas abîmer le parquet et devant l'idée d'un goûter entre ados.

Si les jambes de la maman de Sébastien assises dans le cercle ne m'aura pas échappé, alors avec le regard des jeunes lecteurs, vous pensez...

Toujours pétri de ses élans amoureux, Sébastien se lance dans une tirade poétique pour impressionner Margot.

Le jeu de la joute verbale se poursuit et Sonia fait ce qu'elle peut devant une Margot qui ne cache pas cette fois ce qu'elle pense.

Et c'est là que démarre le véritable sujet du volume.

La fameuse note.

Sonia va réaliser qu'elle a du mal à se mettre à niveau devant des "Sébastien" et c'est la dégringolade des notes. Ne parlant pas du cas Antonio qui nous ferait sortir les mouchoirs.

La série impulse toujours le bon élan positif, ne pointe pas seulement sur des soucis mais inspire aussi des solutions, ça c'est plutôt bien.

Sonia va se botter le popotin pour aller chercher sa réussite, va faire de son mieux, quitte à se punir pour être fière d'elle.

Elle nous fait rire cette petite Sonia.

Les ados se retrouveront dans le langage populaire adopté et dans les caractères de ces personnages.

Pourquoi tant d'enthousiasme sur cette série?

Le succès de la série accroche en partie pour sa part BD, très sympa.

Merci Madame Edith Chambon également, évidement.

Mais pas que.

Egalement pour la qualité narrative, l'efficacité et la douceur des angles pris pour aborder les thèmes choisis. Une véritable pédagogie employée pour traiter tous ces sujets chers et bien en phase avec la vie ados.

Tout en suivant le quotidien de son héroïne, Sonia, 11 ans, que nous avons vu grandir depuis le premier tome, petite ados écartelée entre ses priorités ados, ses copines, son petit ami Salomé et la vie scolaire, nous abordons des choses sérieuses qui touchent de près ou de loin les ados, ce avec beaucoup de légèreté.

Et c'est cela qui est bien avec Graine d'ados, nous pouvons prendre du plaisir à nous informer, cela reste une BD d'histoires de copains-copines qui discutent de choses qui les interpellent, sans volonté de moraliser les lecteurs ni pathos intimidant. Elle leur donne de la hauteur, cette série, face au sujet et à eux de voir ce qu'ils en font.

Graine d'ados est criant de justesse dans le ton, sans détours et raconte en fond de Sonia's Story les problématiques des réseaux sociaux, de l'argent de poche, du téléphone à l'âge ado, des Roms, du harcèlement scolaire, de l'injustice punitive parfois, de l'actualité incontournable et marquante comme Charlie Hebdo perçue par les ados, du relooking des copains geeks pour séduire les filles, de l'addiction aux jeux vidéos.

La légèreté insouciante, comiquement insolente mais pleine de bonne volonté de Sonia est parlante.

On peut parler de tout finalement, tant que le mode de communication est adapté.

On s'y plonge sans difficultés et nous avons la sensations d'obtenir quelques éléments utiles de réflexion tout de même.

A ne pas manquer.