DUCHESSE REBELLES, T.3: POUR L'AMOUR D'UN PRINCE/ ANNE-MARIE DESPLAT-DUC









FLAMMARION JEUNESSE
2019
  • 9782081469181
A PARTIR DE 16 ANS




: Les deux titres précédents de la l'auteure et de la série se montraient passionnants, rendant très humains et si proches de nous ces personnages qui posent en tenue de grandeur sur des tableaux de maître.
Nous nous intéresserons aux femmes.
Certaines de ces grandes dames sont de parfaites inconnues, peut-être les avons-nous aperçu sur le mur d'un musée, nous, spectateurs, jugeant de la tenue et du style de la peinture, sans nous poser outre mesure la question des origines du modèle.
"Qui s'en préoccupe, c'était il y a longtemps", diriez-vous peut-être?
" Avec ses froufrous et son air hautain, comment pourrais-je m'identifier à ces dames d'un autre temps plus que révolu?" (Bon, vous ne l'auriez pas dit en ces termes mais la décence nous oblige à ne pas transcrire mot pour mot vos paroles, chers jeunes lecteurs)

Et pourtant, chers lecteurs, il y a des choses qui ne changent pas, des choses qui nous rapprochent, en remaniant ci et là leur histoire pourrait ressembler aux nôtres, dès lors que l'on parle de sentiments.

C'est en partie la mission des auteurs, de ramener la petite histoire à sa juste place, même si c'est pour nous divertir, sortir de l'ombre des personnages qui pourraient mériter d'être connus.
Voici donc l'histoire de Claire-Clémence, nièce du célèbre Cardinal de France Richelieu.

La collection des "Princesses rebelles" s'intéresse aux destins dramatiques et mouvementés de femmes fortes de l'Histoire de France, au temps de sa monarchie versaillaise.
Le prologue est éloquent de tristesse et de résignation, une femme forte certe mais une amoureuse bafouée..
Quid d'être femme à Versailles?

"...Les héros ne sont pas toujours de grands hommes dans leur particulier.
Leur vaillance et leur orgueil sont parfois les seuls sentiments qui les animent.
J’ai aimé l’un de ces héros jusqu’à la folie… Pour qu’il tourne le regard vers moi, je me suis battue. J’y ai gagné, moi aussi, le titre d’héroïne.
Il ne m’a guère servi, sauf à prouver que les femmes ne sont pas des êtres faibles !
L’Histoire conservera de cet homme l’image du valeureux guerrier prêt à toutes les hardiesses pour se couvrir de gloire dans les combats.
Le roi lui-même ne l’a-t-il pas comparé à Alexandre, l’invincible héros de l’Antiquité ?
Mais je crains fort d’être oubliée dans ce concert de louanges, parce que, à dire vrai, je n’ai jamais existé pour lui. Alors, je prends la parole pour toutes les femmes oubliées, méprisées, délaissées afin de faire entendre notre voix..."

Le destin de Claire-Clémence démarre doucement, en marge de la cour.
Le Cardinal veille sur sa nièce et sur ses futures perspectives à l'endroit même de sa résidence (Versailles), puisque le père est régulièrement absent, bien occupé aux batailles et que la mère bien malade ne souffre plus la présence d'enfant alentour.
Un mal pour bien, l'enfant sera confiée à un couple de la campagne de correcte position, pour son bien.
L'enfant n'aura finalement jamais été aussi heureuse, enfin gratifiée de plus d'attention et profitant du bon espace sylvestre pour courir.
Pourtant, plus Claire-Clémence gagne en insouciance et liberté loin des fastes de la cour, plus il sera difficile pour elle d'y entrer et de s'y intégrer, comme nous le verrons au fil des années.

Nous ne serons pas dans la caricature avec le Cardinal, il éprouve une véritable affection pour sa nièce tout en conservant une ligne directrice bien nette pour son avenir. Claire-Clémence rêve de devenir princesse un jour, comme une petite fille voudrait en être nourrie des histoires, mais elle ignore évidement le vrai poids de cette charge.
Le Cardinal ne se montrera pas un parent tortionnaire de Contes de Fées, c'est étonnant mais plutôt rassurant.
Comme quoi dans certains contextes, il sait démontrer quelques aptitudes à se montrer tendre et flexible.
Tant mieux, car on le verra, Claire-Clémence a un grand besoin d'être aimé.

A qui sera t-elle donné?
Cela se bouscule pour les propositions de promis puisque la position de l'oncle rapprocherait des familles de bien-nés physiquement du roi lui-même et de sa cour. 
Amour, quand tu nous tiens.

Ô, Roy, un jour qui m'aimera?
La réponse ne tardera pas.
"...— Princesse… murmurai-je comme on savoure un morceau de sucre candi.
 — Pour l’heure, il ne s’agit que de fiançailles, vous avez onze ans et le prince dix-huit. Le mariage n’aura lieu que dans un an...".

Le récit reposera là-dessus, sur le désenchantement progressif, d'une vie bon gré malgré des personnages, sans cruauté voulu.
Le portrait fait par Anne-Marie Desplat est crédible et sensible, Claire-Clémence fantasme sa relation d'épouse comme le ferait une petite fille gentille et pleine de bonne volonté pour réjouir son entourage, nous imaginons bien qu'il résidera un fossé quoi qu'il en soit entre l'époux de 19 ans et la jeune mariée de 12 ans.
La jeune fille, prompt à faire son devoir (elle n'est pas éclairée sur toutes les tâches d'une épouse, dirions-nous), cravachera dur pour se montrer digne de l'intérêt de son mari qui lui préfère le champ de bataille (lui aussi, décidément).
Et cela va continuer.

On a clairement pitié pour les deux dans cette alliance de raison.
Qui se montrerait épanoui à épouser une enfant?
Comment peut-on demander à une enfant de faire le jeu d'un adulte?
Nous vous laissons découvrir le nouveau titre de cette série passionnante.


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ANNE-MARIE DESPLAT-DUC


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