LA DAME DE PIQUE/ ALEXANDRE POUCHKINE ET ILLUSTRÉ D'HUGO BOGO

SARBACANE

COLL. LES GRANDS CLASSIQUES ILLUSTRES

2016

9782848659046

A PARTIR DE 15 ANS

: Nous raffolons des romans illustrés grand format de l'éditeur Sarbacane.

Une nouvelle manière d'apprécier et de collectionner de grands Classiques de la Littérature, des sélections à la portée des lecteurs ados.

Nous découvrirons cette fois du Pouchkine-Alexandre de son prénom, auteur russe du XVIIIème siècle.

L'auteur nous contera le périple insolite de la grand-mère d'un de ses personnages fictifs contemporains.

L'anecdote qui se déroulera à Paris deviendra une véritable aventure qui divertira un cercle d'amis de Saint Petersburg, pour finir leur soirée sur une partie de cartes et un jeu d'argent malheureux.

On ne se doute pas encore que cette légende deviendra une terrible obsession pour l'un des invités.

Nous nous rendrons compte ainsi, en lisant, qu'hormis les conversations de bal, les promenades et les batailles, il ne devait pas y avoir grand chose à faire pour des officiers, et encore moins pour des dames de la cour.

Les militaires devaient miser leur solde pour épicer les réunions entre amis, et certaines dames l'argent de leur ménage.

L'histoire de la comtesse Anna Fedotovna sera bien à propos.

La jeune dame de 80 ans semble depuis vaccinée de ces jeux d'argent et on nous expliquera pourquoi.

Il était une fois une jeune invitée exotique qui à l'époque attirait la compagnie de la bonne société parisienne, une digne épouse russe un peu frivole pour la cour du roi de France.

Anna perdit beaucoup d'argent au vice du jeu face au frère du roi Louis XIV et d'autres "camarades".

Il lui fallut, du fait de la position du créditeur, rapidement rembourser la fortune qu'elle devait.

Si son époux avait su ce qui l'attendait.

Les échanges de consentement des mariages sont-ils les mêmes que les nôtres dans les mariages russes si ils existent?

" ...pour le meilleur et pour le pire, dans la richesse et la pauvreté, dans la maladie et l'adversité...".

Ce qui est très clair, c'est qu'Anna devra se débrouiller seule pour résoudre cette dette sans dépouiller le ménage.

Nous aimons ses histoires toujours très éloquentes du désespoir, où apparaissent des personnages providentielles qui sauveront la mise et offriront aussi des crédits.

Elles font apparaitre en général des petits " diables" aux sourires angéliques qui pousseront encore un peu plus nos " pêcheurs" dans la damnation.

Anna se sortira t-elle de sa nouvelle affaire de prêt contracté auprès du mystérieux Comte de Saint-Germain?

Nous ne serons pas loin pour ce dernier de la fameuse caricature du personnage juif qui profitera à faire de bonnes affaires et se frottera les mains.

Cette triste référence échappera heureusement sans doute aux jeunes générations et rappelons-nous qu'il s'agit ici d'une autre époque de pensées.

Pouchkine nous mettra l'eau à la bouche, nous appâtant d'une légende, d'un secret imparable pour régler les dettes de jeu, le jeu miraculeux de trois cartes à jouer au moment opportun.

Les amis du petit-fils de la comtesse, raconteur et nous mêmes, lecteurs , accrochons le récit et attendant de découvrir le secret.

Et pourtant, avec un début comme celui de cette histoire nous savions d'avance qu'il sera bien gardé sinon le petit-fils aurait fait fortune, sinon il n'y aurait plus de secret pour l'intrigue.

La vieille Anna aura quatre fils et un petit-fils, de façon sûre, ne finira pas dans le bas-côté et ne semblera pas avoir perdu l'esprit à oser l'association si elle était de mauvaise nature. Quoi que.

La Comtesse ne semble pas vraiment dans son assiette, si l'on peut dire. Mais est-ce vraiment dû à un esprit malin?

Quel rebondissement pouvons-nous attendre de cette histoire?

Cette expectative est déja très fine et astucieuse de la part de l'auteur pour maintenir notre attention jusqu'à la fin.

Il faudra se tenir prêt à un nouveau jeu, celui d'un quiproquo très inattendu entre deux personnages qui chamboulera la tranquillité de la comtesse et de son jeune personnel, on peut l'affirmer.

L'attraction des trois cartes aura son petit effet à un endroit insoupçonné de l'entourage du petit-fils et delà nous ne serons pas très loin d'une comédie sociale et grinçante à la manière d'un Maupassant et de sa " Parure".

Les illustrations historiques d'Hugo Bogo sont superbes, comme souvent sur certaine collection de classiques pour ados, ménageant un charme ancien et une belle qualité de couleur.