PEAU D'ÂNE/ HELENE DRUVERT

GAUTIER LANGUEREAU

2015

9782012202757

A PARTIR DE 7 ANS

: Avec le conte "Peau d'âne" nous naviguerons entre le conte Merveilleux et le facétieux.

Le récit sera une suite de perles de la déraison, qui fera d'ailleurs le sel (plein de saveur) et le poivre (qui irrite) de l'aventure.

Tout le monde connait à présent ce célèbre conte de Charles Perrault.

L'adaptation de l'auteure-illustratrice Hélène Druvert permettra d'y revenir avec bonheur, grâce à un jeu de découpes laser.

Cette merveille de dentelle de papier, dont nous ne cessons pas de nous lasser avec d'autres artistes tels que Antoine Guilloppé, fera notre plaisir des yeux.

Hélène Druvert nous aura déja enchanté avec cette technique de l'ombre chinoise découpée, avec notamment "Un petit tour avec Mary Poppins" et "New York Melody" chez le même éditeur.

L'auteure-illustratrice ajoutera aussi un peu de bleu à ses nuits, ce qui injectera un vrai charme magique à ses paysages, plus mystérieux sous la toiture des étoiles, comme si tout ne se déroulait que la nuit tombée.

Nous ne sommes pas tous habitués à un charme esthétique limité au noir et blanc sur ce conte-ci.

Les grands lecteurs resteront sans doute sur le souvenir de l'adaptation cinématographique très lumineuse et colorée de Jacque Demy (1970).

De quoi parle Peau d'âne ?

D'un âne royal qui produit de l'or par son truchement (l'argent n'a pas d'odeur, l'or non plus).

D'une reine mourante, qui fera jurer sur son lit de mort à son mari, de ne se remarier qu'avec une reine aussi belle qu'elle (une reine décédée qui choisit sa remplaçante, il fallait y penser).

D'une princesse aussi belle que sa mère (merci maman) et qui se trouvera à fuir son père (merci papa), qui souhaitera tenir sa promesse et l'épouser donc.

La princesse ne cessera de repousser les avances de son père avant de se sauver, lui faisant réaliser mille et un défi impossible qui pourtant épateront les jeunes lecteurs : une robe de soleil ou aux couleurs du temps par exemple, ou sacrifier l'âne, à l'origine de sa fortune. Pauvre enfant, rien ne sera trop beau pour elle, ni trop précieux.

Comme avec Cendrillon, la princesse (qui n'a pas de nom) sera conseillée par une fée Marraine (qui en gros, reprendra le relais des parents).

C'est donc dissimulée sous la pauvre peau de l'âne sacrifié et sous l'apparence d'une sauvageonne crasseuse, que la princesse se cachera des assauts paternels dans les bois.

Nous connaissions l'abandon des enfants, la fuite et les retours vers la maison dans le conte mais Peau d'âne nous offrait cette fois la fugue d'une ado, c'était nouveau.

"Papa, tu crains!"

La suite sera à redécouvrir.

On aime.