MAME
2024
978278934515
A PARTIR DE 14 ANS
: Les Rochecourt.
France, Normandie.
Fin 19ème siècle.
Nous noterons, encore une fois, qu'ils sont nombreux ces enfants Rochecourt,
très curieux du monde,
gourmands d'aventures,
prèts à partir loin ou à s'épanouir à deux pas de chez eux,
question de nature et...de passions.
Une famille nombreuse, aimante et unie autour du père retraité.
Nous suivrons leurs élans, guidés par leurs tempéraments respectifs et aussi leur attachement à ne pas perdre leur nord: la maison. Lesquels seront des casaniers et lesquels seront des "marins au long cours"?
Camille s'est mariée, son mari aura repris la Minoterie du père.
Pauline préfèrera rester et bricoler pour faciliter la vie du voisinnage près du père retraité.
Joseph sera souvent éloigné à l'étranger, doucement obligé pour son travail de reporter.
Et Edouard?
Tome3.
Vivant désormais à Paris, Edouard, 21 ans, tentera de vivre de sa passion, la peinture.
C'est une époque où l'Impressionnisme fleurira abondamment dans les Arts, avec ses artistes, ses mécènes, ses collectionnaires, ses galeries.
C'est exaltant? Oui.
Encore faudra-il arriver à se faire remarquer, à connaitre les bonnes personnes, pour qu'enfin le grand public puisse profiter des peintures d'Edouard derrière une vitrine et lui offrir une reconnaissance artistique.
Tandis qu'Edouard cachera un temps à sa famille la vie de bohème qu'il trainera comme un boulet à son pied - purgatoire des pauvres peintres maudits d'époque ironiquement libres de peindre mais pas libre d'en vivre- , ses frères et soeurs, Joseph et Pauline (voir T.1 et T.2) fomenteront un joli plan d'attaque pour propulser Edouard sur le devant de la scène à son insu (car Edouard, ils le connaissent bien, serait bien trop fier à l'idée de montrer à sa famille qu'il ne peut réussir par lui-même).
La bonne étoile, le bon coup de pouce ou le bon mécène, auquel se fier?
Et qu'est-ce qu'un artiste de talent, hum?
Arrivera justement, jeunes lecteurs, la bonne opportunité à ne pas manquer: "on recherche un professeur de peinture pour un adolescent sur Paris".
Edouard se rapprochera un peu de son élève, enfermé dans la cage doré de ses parents qui veulent à tous prix en faire un peintre, lui, neveu aussi d'un célèbre galiériste d'art.
On s'attendra forcément à ce qu'Edouard se sente piégé entre cette nouvelle amitié sincère et le désir opportuniste d'être présenté à l'oncle.
Ça sera pour l'auteure aussi l'occasion d'aborder d'autres thèmes liés au milieu artistique en plus de la légitimité: le plagiat et l'hérédité du talent.
Nous tournerons astucieusement autour de ces idées, que le talent est probablement un don et qu'il ne se transmettra pas comme le savoir-faire, la pratique d'un bon technicien ou d'un artisan. Il ne suffira pas de bien faire.
Edouard devra son talent à son intérêt pour l'art, à un talent révélé tôt.
L'auteure Sophie de Mullenheim s'y prendra comme avec les deux tomes précédants, alternant l'intrigue principale de passages plus personnels nous permettant de découvrir la personnalité du membre Rochecourt.
Il aura le talent mais il sera difficile de se faire reconnaitre du fin fond de sa Normandie et en compétition avec d'autres artistes impressionniste usant de la même technique.
Des documentaires jeunesse pourraient nous démontrer, hors lecture du roman, qu'il sera encore possible d'innover avec l'art de de la lumière colorée, des touches et des points, l'art de Seurat ne ressemblera pas à celui d'Auguste Renoir ou de Claude Monet.
L'élève d'Edouard, Émile, lui, le fils de feu la grande Jeanne Rondineau, aura les moyens d'être vu, repéré, fréquentant le milieu bourgeois et cultivé.
Sa mère, l'artiste de renom, aura fait jurer sur son lit de mort que son fils puisse suivre ses traces, ayant détecté en lui des prédispositions, selon elle (à l'âge de 3 ans).
Nous aurons le temps de le vérifier.
Et cela deviendra une obsession du père d'Emile.
Emile aura hélas épuiser 18 professeurs et le talent ne viendra toujours pas.
Le propos sera intéressant, Edouard s'évertuant à aider son élève à s'épanouir dans un style propre, ne cherchant pas nécéssairement à en faire un artiste de talent.
Et indirectement, sans être abordé de front, cela nous amènera sur le terrain des artistes du figuratif, doués pour le dessin ou de la peinture, ceux de la représentation fidèle,
s'opposant aux artistes insolites, novateurs, révolutionnaires, parfois dessinateurs, peintures dans un style instinctif, graveurs, sculpteurs, plasticiens, un peu inventeurs, offrant des regards nouveaux, affranchis des interprétations faciles et chef de file des pratiques originales, cassant parfois les stéréotypes de l'artiste de génie.
Il existera alors d'autres voies pour devenir un artiste.
L'art suivra l'évolution des moeurs et son ouverture, morale, intellectuelle, jeunes gens.
Le volume " Les pinceaux d'Edouard" promettra du quiproquo, de la surprise, de la trahison et du retournement de situations. Nous attendrons aussi de recroiser le 1er client malotru d'Edouard, celui-là qui lui aura passé commande pour le lendemain, offert sa carte et qui lui aura fait faux bond après des heures nocturnes à travailler pour rien.
N'était-il qu'un personnage prétexte?
On aime toujours autant la série.
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