LA CHARMEUSE DE SERPENTS/ HELENE KERILLIS ET ILLUSTRE PAR VANESSA HIE

L'ELAN VERT

COLL. PONT DES ARTS

2016

9782844551139

A PARTIR DE 8 ANS

: La charmeuse de serpents.

Certains albums pour enfants auront ce pouvoir-là, d'offrir une belle mise pour des illustrateurs (rices),

également artistes peintres, avec de belles reproductions de l'édition qui ne cacheront pas, gâcheront pas le complexe technique.
Ca sera le cas ici avec l'art de Vanessa Hié.

Nous serons à chaque fois tentés de coller notre nez à la page, nous demandant s'il s'agit d'une peinture sur bois, de collages de papiers peints, nous profiterons des couleurs teintes de mangues, de verdure fraiche et de terre boueuse, très inspirantes pour nous faire voyager jusque dans cette jungle dense (pour le moment).

La collection "Pont des arts" promotionnera des oeuvres d'art à travers des albums pour enfants et des auteurs leur inventeront des histoires pour également évoquer la particularité des choix artistiques, la diversité créative.

Le thème.

Il sera question d'écologie sans nul doute, avec l'intrusion d'hommes menaçant la faune et la flore d'un lieu ressemblant à l'Amazonie.

L'oeuvre existante d'où est partie l'histoire s'intitule "La charmeuse de serpents" du Douanier Rousseau (peintre français que l'on avait baptisé ainsi parce qu'il fut aussi douanier).

L'histoire.

Deux perruches se trouveront séparées par des intrus.

Ils seront la preuve pour émouvoir les jeunes lecteurs que l'homme fait du mal aux animaux, séparant ici une famille d'oiseaux.

Ils couperont beaucoup de bois et chasseront d'autres animaux.

Déforestation.

Ils captureront à l'occasion aussi des spécimens animaliers pour les vendre, un des personnages le dit.

Les intrus s'imposeront dans l'histoire comme des personnages sans gênes, cupides et directifs sur un domaine qui ne leur appartiendra pas.

"Qui sème le vent, récolte la tempête" comme dit l'adage.

La charmeuse de serpents jouera le rôle du retour de bâton, celui de la voix divine de la forêt qui incitera les hommes à s'en aller ou bien se vengera.

Nous glisserons dans le domaine du conte.

Le personnage résoudra le souci d'une façon magistrale, musicale et magique pour sauver les animaux.

Nul besoin d'une arche quand on connait Yadwigha la charmeuse de serpents.

La fin de l'album, moitié documentaire, nous apprendra que cette scène de jungle est entièrement imaginaire, que Rousseau n'aura pas voyager dans pareil endroit et que ce sont ses régulières visites du Jardin des Plantes et du Muséum d'Histoire naturelle de Paris qui lui apporteront sa matière.

Quel personnage, cette charmeuse!

C'est une belle sorcière à la peau brune et dont le contre-jour sur la peinture du Douanier Rousseau cachera la nudité mais pas l'énorme serpent qui pend à son cou.

Elle pouvait être vue à l'époque de la peinture de Matisse par les adultes comme une ensorceleuse sexuellement envoûtante, une invitation vers des pays que d'autres comme Rousseau ne visiteront jamais, un fantasme exotique riche de bêtes sauvages, de bruits de tambours et symbiose magique qui nourrira l'imagination.
Toujours aussi intéressante cette collection.