PERDU MA LANGUE/ DAISY BOLTER ET ILLUSTRE PAR VICTORIA DORCHE







DIDIER JEUNESSE
2022
978227812472
A PARTIR DE 8 ANS






: L'histoire mettra l'accent sur la diversité d'une France cosmopolite et bilingue, une partie d'elle, celle des anciennes et des nouvelles générations issues de l'immigration.
Ceux et celles qui connaissent un peu l'histoire de la grande Amérique pourront peut-être s'intéresser à ce phénomène d'intégration, de métissage autour d'eux, d'autant si ils sont concernés par ce phénomène.
Pourquoi parlons-nous de l'Amérique tandis que l'histoire "Perdu ma langue" de Daisy Bolter et Victoria Dorche se passera en France?
Simplement parce que ces deux pays auront connu, à des moments donnés de leur propre histoire, des arrivées massives de nouveaux habitants avec le marché du travail.

Cet état des lieux est tellement plus criant aux Etats-Unis, où des quartiers entiers se feront le reflet de cette nouvelle culture en patchwork, avec ses anciens irlandais, ses anciens africains, ses anciens chinois, ses anciens russes, ses anciens italiens : ils seront désormais américains.
Ce peut-il qu'un de ses enfants, issus de ses familles d'ailleurs, se pose les mêmes questions que le héros du livre, Mabo?
Ont-ils peur d'oublier une part de leur héritage familial : la langue de leurs parents ou de leurs grands-parents ?
Ce peut-il que l'on puisse trahir ses ancêtres, en gros, faudra t-il comprendre, en ne parlant plus la langue qui était la leur avant que ces enfants naissent ?

Mabo vite en France.
Ses grands-parents vivent sans doute ailleurs et ne parlent peut-être pas le français, comprendra-t-on (car sinon le problème ne serait plus si grave dans la compréhension des uns et des autres). Ses grands-parents parlent le sindar (nous avons cherché sur wiki, évidemment:
Allo, wiki?
Voyons...voyons,
Ah! "Les Sindar ou Elfes Gris sont un groupe d'Elfes dans l'œuvre de J. R. R. Tolkien...." Non, ce n'est pas ça...

Et bien figurez-vous, jeunes lecteurs, que nous n'aurons rien trouvé sur internet !?!

Et si le jeune Mabo se trouvait à ma place, n'aurait-il pas peur que la culture de ces ancêtres bascule dans l'oubli comme s'ils n'avaient jamais existé, comme s'ils avaient été gommés de l'existence ?

Attendez ! Comme nous sommes un peu pugnace et que nous pensons impensable qu'une culture ne puisse plus laisser de trace, surtout sur une formule dématérialisée, nous avons tentés une recherche de mots approchants.  En revanche, wiki nous apprendra qu'il existe le "Le sindhi ou sindi" , la langue de la région du Sind, en Asie du Sud, devenue une province du Pakistan.."
Il se pourrait en effet que cela soit la même chose, au vu de l'allure des parents et grands-parents de Mabo.
Merci Wiki.

Quid du petit Mabo?
Bloqué sur les mots pour dire "merci", tandis que ses grands-parents lui souhaitaient un joyeux anniversaire dans leur langue, Mabo s'inquiètera d'avoir perdu l'automatisme de sa deuxième langue.
Le personnage interrogera alors un peu son entourage pour savoir si le phénomène est courant, auprès de son camarade Moussa qui parle aussi le bambara, auprès de la vieille voisine russe qui parle à moitié le français.
Le sort semblera décider à le pousser dans ses retranchements pour qu'il ne glisse pas l'affaire sous le tapis, comme l'on dit, avec l'arrivée d'une nouvelle camarade d'école qui ne parlera que le sindar et dont la maitresse lui demandera de faire l'interprète le temps d'apprendre le français.
L'affaire commencera à mettre notre petit bonhomme sous pression...

L'album, pour son thème, sera à conseiller aux lecteurs pré-ados des romans illustrés. Le questionnement et la discussion seront sans doute intéressants à cet âge.
Le sujet sera au final bien plus sérieux que le ton de l'illustration de l'album plus enfantine. Les images en aquarelle et bien plus colorées permettront d'apporter de la légèreté et d'amener ce sujet à la même hauteur qu'un autre plus anecdotique, pour dégoupiller tout sens de la polémique.
D'autres jeunes lecteurs non concernés par le thème pourront aussi se montrer intéressés et tentés de savoir si tout ceci est important pour notre propre identité et quel est la part qu'on leur aura légué.
Pour d'autres français, cet effort de mémoire pourra se décliner sous la forme de photos gardés, d'objets personnels, de vieilles chansons, de souvenirs d'enfance racontés des parents et des grands-parents, de contes et légendes qu'on leur aura raconté et qu'ils transmettront à leur tour.
La trace des anciens pourra se transmettre de mille façons et c'est rassurant.

Que conclura notre jeune Mabo?
Mabo repoussera un peu l'impuissance, déclarant qu'il n'a pas savoir le sindar puisqu'il est né en France.
Jusqu'à quel point cela pourra-t-il être important pour lui ?
Les auteurs tenteront de séduire la cible avec des petits éclats de rage proche du slam et du rap. Ceci finalement trouvera sa place parmi les berceuses et autres chansons de la famille.
C'est un sujet assurément intéressant et un bon support de discussion pour aborder la culture d'un pays sous toutes ses formes avec un jeune public pré-ado en particulier qui ne devra pas ressentir auprès des copains une honte à être riche d'une autre langue.









VOIR AUSSI:




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DAISY BOLTER


AUTEURE


ET

VICTORIA DORCHE

ILLUSTRATRICE


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CE QU'ILS EN DISENT? 

https://www.babelio.com/livres/Bolter-Perdu-ma-langue/1405760

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