COLL. EXPRIM'
2016
9782848659084
À PARTIR DE 16 ANS ET +
: Qui d'Eugène ou Tatiana a cédé à la douceur d'être celui qui ne peut s'empêcher d'envisager l'autre? Seule leur histoire peut y répondre. Eugène, 27 ans, retrouve Tatiana fortuitement dans un transport. Elle est enceinte, enfin du moins le pense t-il? Une place lui est cédée et les deux jeunes gens se remémorent. Eugène et Tatiana. Ou Tatiana et Eugène? Eugène passe en revue la jeune fille, ses yeux voyagent, refont connaissance avec cette Tatiana devenue femme, son esprit s'évade. Comment, sur quoi, pourquoi, se sont-ils éloignés l'un de l'autre? C'est Eugène, qui craque de nouveau, qui a eu sûrement le 1er regard. Les lignes écrites qui dansent sur la page ne trompent pas.
La surprise, l'odeur retrouvé des moments communs, le regret d'un rendez-vous manqué nous ramènent à l'époque ou Tatiana n'était que la petite soeur d'Olga, la petite amie de Lensky, le meilleur ami de Eugène. Pendant que les tourtereaux roucoulent sur des mots de rap plus doux, se "bizouillent", la jeune Tatiana, 14 ans, tente de faire partager son goût pour le peintre Caillebotte et autres intérêts de culture. Eugène, 17 ans, n'en a cure mais continue d'accompagner son pote Lensky. Tatiana rêvasse sur le sourire en coin et autres petits détails de perfection et d'imperfection d'Eugène. Tatiana en passe des nuits blanches, les mots dansent et courent sur la page du roman, dans l'esprit de Tatiana. C'est sûr, c'est elle qui a craqué la 1ère.
Enfin, le vrai projet du roman, c'est de savoir si ces deux là finiront ensemble comme dans les contes de fée ou pas. Mais peuvent-ils rattraper le temps perdu?
En progressant dans ce roman à la présentation originale, ça se confie, on s'avoue, on trépigne, ça fulmine, il y a des non-dits, Tatiana veut Eugène et Eugène veut Tatiana mais..mais... Prendront-ils le même train cette fois pour filer un amour consommé? Clémentine Beauvais nous raconte le sentiment amoureux au travers de ces rencontres et actes manqués. Entre sentiment et désir, la frustration creusant des sillons de pensées parfois irrationnelles devant l'envie. L'auteure nous montre bien comment deux personnes peuvent être en attente des mêmes choses et en même temps ne pas se suivre au même rythme. Tout est là..alors quoi?
On suit donc des amours possibles, des amitiés que l'on pensaient indéfectibles et puis, les gens grandissent ou sont juste trop différents ou ne se disent pas les choses en même temps...n'en révélons pas de trop pour ne pas gâcher l'effet. La verve est familière, littéraire, enjouée comme les arabesques de textes qui décorent ces double-pages. Elles se transforment en volutes de fumée figurées, un spleen de dialogues où, ici aussi, dialogues et narration se mêlent de façon fluide et dynamique. C'est un roman pour grands ados ( voire adultes), doux et culotté, on sourit, on soupire, on se mord la lèvre inférieure au temps forts. Plus exigent et mature que "les Petites Reines", plus lumineux et impertinent qu'une Écume des jours de Vian mais presque aussi amèrement romantique, "Songe à la douceur" pourrait se montrer dans la même veine de texte, un brin plus accessible, à proposer par la suite ou avant aux lycéens bon lecteurs.
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AUTEURE
http://www.babelio.com/auteur/Clementine-Beauvais/205945
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CE QU'ILS EN DISENT?
http://www.babelio.com/livres/Beauvais-Songe-a-la-douceur/852303/critiques
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SARBACANE
2015
9782848657684
A PARTIR DE 15 ANS ET +
Elle ne sait pas si cela est un soulagement. Cette année, Mireille, 15 ans, n'est pas déclarée Boudin d'or.
La pauvre Astrid, d'un an son aînée, a hérité du titre prestigieux et potache et cela promet une année nouvelle dure à portée de quolibets.
Aucun et aucune ne discutait ce concours informel imaginé par Malo au Collège-Lycée Marie-Darrieussecq, bien au contraire, les résultats devenaient très attendus sur le réseau Facebook, "qui sera décrété plus jolie mocheté des deux établissements?" .
Le temps des rires et des chants était révolu et Malo n'avait pas hésité à sacrifier son amie d'enfance Mireille à la célébration de son passage à la puberté et à une nouvelle popularité.
Qu'en penserait le philosophe Klaus Von Strudel? Pas grand chose sans doute. La célébrité a soldé le compte de son aventure passée avec une étudiante par un mariage et quelques enfants, faisant table rase d'une petite incartade avec la mère de Mireille. Une fille nommée Boudin d'argent? Quelle fille ?
La nomination d'Astrid fait à la jeune ado l'effet d'un coup de massue. Elle est plutôt sympa cette gothique à demi-suédoise en plus avec ses histoires de sœurs et de groupe Indochine. Qui à le droit de pouvoir mettre des chouettes filles comme elles sur le banc de touche, de les priver d'être à l'aise avec leurs petites rondeurs charnelles, leurs looks informes et improbables?
Le 14 juillet signera le jour de l'offensive. La jeune Hakima, couronnée Boudin de bronze, trépigne de frustration devant son écran de télé avec l'annonce de la Garden-Party de l'Elysée, à l'idée de ne pouvoir plaider la cause de son grand frère Kader avec ce Général Sassin qui y sera gratifié d'une médaille. Une bien piètre reconnaissance pour l'ancien militaire qui perdit ses jambes sur de mauvaises directives.
Assises à côté, Astrid note qu'il y aura son groupe Indochine à cet événement et puis aussi le philosophe Klaus Von Strudel, remarque Mireille.
Juste de quoi s'inviter de manière impromptue et vider son sac à main. Contre toute attente, l'idée est votée. Les adolescentes, escortées de Kader en fauteuil roulant tout équipé, quitteront leur ville de Bourg-en-bresse à vélo pour s'incruster à l'Elysée.
Mais un projet comme cela comporte des frais!?
Pas de problème. Mireille a la solution. Les "boudins" vendront des boudins à déguster sur des haltes et seront suivies par les médias. Un vrai pied de nez pour Malo qui n'entend pas laisser sa réputation de caïd entachée par un coup d'éclat de ses victimes.
En route les petites reines!
: Une sacrée dose d'humour et d'optimisme que ce road- trip d'un trio improbable (quatuor, rendons justice à Kader, seul élément masculin du groupe) qui prendront le contre-pied d'une situation difficile imposée et en feront leur force indéniable.
Oui, en effet, elles ne sont pas des figures de magazine à leur âge adolescent mais leur petite vie est suffisamment compliquée ( déja!) sans avoir à en rajouter une nomination à un concours discriminant et avilissant.
De prime abord un peu forcées et soumises au diktat de Malo et les railleries générales comme un mauvais moment à passer, elles vont finalement réagir grâce à un concours de circonstances providentiel. L'idée semble suffisamment folle et absurde pour que l'on est envie qu'elle se réalise.
La verve caustique, insolente et vive de Clémentine Beauvais nous fait pouffer de rire, riant de ces propres personnages puis les portant aux nues. Bourg-en-Bresse/ Paris à vélo, ça n'est pas rien et les trois jeunes filles vont devoir se métamorphoser littéralement en super sportives alors que rien ne saurait s'y prêter au départ. Réunies par un absurde concours potache, elles vont faire du bon avec de l'infâme, se relevant dignement ( tant bien que mal! Nous oublierons la soirée de Mireille trop arrosée, les pauvres crampes de Hakima et le rhume d'Astrid). Mireille réglera ses comptes avec Malo et les réseaux sociaux participeront à la résolution du problème cette fois grâce à l'ingéniosité de Mireille e relayant les exploits des demoiselles étape par étape. Chacune est motivée d'une raison propre pour cette équipée à la vente de boudins itinérante, la reconnaissance paternelle pour Mireille, la reconnaissance d'une faute militaire pour Hakima et la rencontre avec son groupe préférée pour Astrid.
Une façon chouette de parler d'amitié et de pleins de choses plus sérieuses à différents niveaux personnels. Le concours offre l'occasion d'aborder le harcèlement moral à l'école qui peut s'avérer bête, impitoyable et bien plus destructeur pour un ado que le roman ne le suggère avec son humour mordant.
Le détail de la vente de boudin est irrévérencieuse et délicieuse tout autant comme le ton de l'auteure.
Kader joue le rôle de l'adulte responsable encadrant des jeunes filles de 12, 15 et 16 ans mais toutefois il ne se substitue pas aux parents, il occupe pour toutes le rôle du grand frère. Les réactions de ces jeunes filles en fleur sont amusantes et bien restituées face à l'alcool ou l'amour. Avec son fort caractère, Mireille va se montrer une véritable mère poule de substitution pour ces nouvelles copines, créant de fortes complicités au sein du groupe.
Cette équipe de filles au look "mal dégrossie" et dans le passage de l'adolescence à fleur de peau est nourrie de personnages attachants et drôles.
Un road trip très original dont une adaptation cinématographique est prévue.
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CE QU'ILS EN DISENT ?
http://www.babelio.com/livres/Beauvais-Les-petites-reines/695501
https://matoutepetiteculture.wordpress.com/2015/07/09/les-petites-reines-de-clementine-beauvais/
http://lesouffledesmots.blogspot.fr/2015/03/les-petites-reines-clementine-beauvais.html
http://encoeurdeslivres.blogspot.fr/2015/04/les-petites-reines-de-clementine.html
http://lustucru.canalblog.com/archives/2015/07/03/32290231.html
http://deslivresetlesenfants.blogspot.fr/2015/06/les-petites-reines-




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