LUMIERE, T.1: LE VOYAGE DE SVETLANA/ CAROLE TRÉBOR


RAGEOT
2016
9782700250930
À PARTIR DE 16 ANS

:  Avec cette nouvelle série "Lumière", c'est un retour en territoire russe avec Carole Trébor, l'auteure.
Cet univers-ci ne ressemblera pas à l'univers plus moderne d'Après-Guerre "Froide" et totalitaire de "Nina Volkovitch". 
L'aventure de Svetlana Horville, 15 ans, s'inscrit aux XVIII ème siècle, à l'époque de Catherine II de Russie, régnante depuis la mort suspecte de son époux le Tsar Pierre III. 
L'héroïne devra d'ailleurs aller de Paris à la Russie et quérir l'aide de l'impératrice, à Saint Pétersburg, pour retrouver la trace de ses parents biologiques russes.
L'élément déclencheur se trouve être le récent décès de Jeanne Horville, l'artiste peintre à qui Svetlana fut confiée enfant. 
Cette mère d'adoption lui lègue ses carnets de voyage, témoignages des circonstances de ses origines et "guide" des différentes pistes possibles à suivre pour retrouver Ania.
 Il se trouverait en effet que sa mère soit encore vivante. 
Du journal à ses rencontres, nous prenons connaissance des changements culturels qui font chavirer l'Empire, des intrigues personnelles de la cour qui ont pu provoquer la mise en sécurité de Svetlana hors de la Russie. Les amours y sont dangereuses et fatales.
Avec ce retour au pays, sous le prétexte de recherches scientifiques entretenues par son père adoptif, l'impératrice étant très imprégnée du mouvement européen du siècle des lumières, Svetlana va nous faire découvrir une image de cette Russie présentée.
 Les changements de culte vont être aussi de grands facteurs de bouleversements dont Svetlana verra les répercussions chez ceux qu'elle croise, dans les décors sacrés qui marquent le paysage. 
Notamment, au travers de Aliocha, jeune serf et allié de circonstance et de Boris, officier cosaque qui l'attire irrésistiblement.
Avec la dimension fictive historique, Carol Trébor accole celle de la magie, païenne, interdite. Un double niveau déja exploité avec Nina Volkovitch. 
Svetlana signifie "Lumière", une résonance en rapport avec l'attrait moderne et scientifique adoptif mais aussi avec les instances magiques ancestrales d'origine. Ces dernières encore en présence, mais cachées, vont lui prêter main forte dans ses recherches car Svetlana semble avoir un rôle important à tenir. 
On ne sait pas vraiment ce qu'est Syla, cette chose qui s'adresse à elle par la pensée. Pourtant, cet être invisible qui peut prendre les atours d'un hérisson et le petit pendentif laissé par la mère de Svetlana vont la relier à un monde magique tout autant en péril que celui des hommes. La nature de Syla, Varlaam et Mira, deux aides mystérieuses, seront révélées vers les derniers chapitres.
On ne sait pas vraiment où tout cela nous mène au début tant nous progressons à tâtons et que la menace ne semble pas au début encore aussi dangereuse pour Svetlana, bien qu'elle se trouve séparée petit à petit des quelques personnes adultes qui devaient la protéger. 
Elle non plus ne sait pas encore vraiment où elle met les pieds, ce qu'elle pourrait encourir à revenir dans sa terre de naissance, c'est tout le sens de l'enquête personnelle menée, celle qui peut expliquer qu'Ania est confiée sa fille. 
La Catherine de Russie décrite par Carol Trébor est assez différente de celle de Anne-Sophie Silvestre avec son "Chevalier d'Éon", moins intime, plus ambiguë dans la confiance qu'on peut lui prêter. 
Le manque de précision quant à son caractère la rende mystérieuse. On ne sait si ses changements impulsés sont le fruit d'un raisonnement éclairé, de bien, ou celui d'un caprice impérial. 
Ce qui rend les motivations de Svetlana difficiles à exposer à son hôte. Cela le sera encore plus avec la découverte de ses liens magiques avec les anciens cultes proscris, et à la découverte aussi de documents cachés par l'impératrice .
Un récit romanesque qui propose une romance légère sans tomber dans la mièvrerie de doux sentiments. Une mise en avant de la culture dans les décors, les coutumes sociologiques et artistiques continuent de se montrer très importante dans cette Russie de l'auteure. Les révélations fusent avec le final.
Svetlana ne sera plus jamais la même.
L'aventure reste vraiment pour les débuts étrange et intrigante, de quoi ferrer un peu les lecteurs.
A découvrir!

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CAROLE TREBOR





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CE QU'ILS EN DISENT?


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DE LA MÊME AUTEURE!


GULFSTREAM
2012
9782354881719
A PARTIR DE 16 ANS



Moscou, automne 1941.
A quinze ans, Nina se découvre ennemie du peuple.
A quinze ans, par on ne sait quelle mystère, Nina ressemble toujours à une enfant de dix ans.
Mais ne vous y laissez pas prendre, les orphelinats de sa Russie vous forge un caractère de survivant.
Bravant les punitions pour son « insolence » manifeste contre le grand dirigeant Staline et sa doctrine anti-occidentale, caricaturant son portrait à son cours d'Arts plastiques, Nina la « petite » survit à la chambre d'exclusion et les rats.
Elle se montre la digne fille de sa mère, conservatrice envoyée au Goulag déclarée traître à la nation pour son combat contre la censure des oeuvres d'Arts Occidentale en Russie.
Son père, parti mystérieusement de Russie quelques années auparavant, lui laissera dissimulée dans sa poupée un couteau d'ivoire, une boussole et un drôle d'héritage. Un pouvoir qui chauffe la lame et brûle comme la colère qui monte en elle. 
Luttant contre l'absence de chaleur familiale, Nina Volkovitch apprendra que parfois le ver est dans le fruit. Un secret familial qui pèse sur le monde.
Elle devra faire avec un oncle inconnu, sans doute à l'origine de l'injustice de ce gouvernement redoutable et totalitaire qui semble en savoir plus sur sa nature et son étrange petite taille.
Une seule solution pour l'heure! Fuir!
 

: Les études de Carole Trébor sur les échanges artistiques entre la France et la Russie entre 1945 et 1985 lui auront inspiré ce fond historique très précis. 
Apparaît entre autres la police secrète précédant le fameux KGB, La MGB. 
Nous y retrouvons la censure des oeuvres qu'elle découvrira par ses recherches et installe delà un fond dramatique fort. 
L'auteure met en évidence le problème de l'accès à la culture, l'instruction, l'ouverture d'esprit et l'épanouissement personnel.
Ce contexte offre un univers dur et froid, les personnages sont endoctrinés comme des robots croyant bien penser et bien faire. 
Le mauvais traitement de la meilleure amie de Nina et l'exil de ses parents la feront se révolter contre l'hypocrisie et la tyrannie de l'autorité en présence. Cette dureté des rapports humains et des décors rappellent la série « Meto » de Yves Grevet, beaucoup plus brute cependant.
L'aspect fantastique peine à venir mais une fois qu'arrive l'accroche, elle titille notre curiosité et nous souhaitons évidement au terme du volume en savoir plus.














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