LE BARON DE CRAC/ BARON DE MÜNCHHAUSEN ET ILLUSTRE PAR HUMBERTO GIANNINI

GAUTIER LANGUEREAU

1996

2217360108

A PARTIR DE 8 ANS

: L'histoire a inspiré une expression et même un syndrome, celui de Münchhausen, la fièvre de l'affabulateur.

L'affabulateur, c'est celui qui raconte des histoires, qui mentira avec exagération, intentionnellement.

Pourtant créer, inventer des histoires, c'est plutôt bien, non?

Les plus fabuleux conteurs sont des menteurs, ils sont d'un divertissement salutaire mais leur leçon, elle, est vraie.

Il y a toujours une bonne moralité à tirer des mensonges.

Le baron sera un "affabulateur" présumé hors-pair.

C'est un peu comme si à une attablée pleine d'invités vous racontiez d'une façon détachée qu'un matin vous étiez passés par un trou, poursuivant un lapin blanc qui détenait une montre et qu'il vous était même arrivé cette même journée de trouver un gâteau qui fait grandir au dessus des toits.

Dans des livres jeunesse, ces histoires passent très bien, faire rêver est l'une de leur raison d'être, mais lors d'une conversation entre adultes, c'est tout de suite plus compliqué.

C'est tout le problème de notre Baron de Crac ou appelé aussi Münchhausen, relatant ainsi des souvenirs personnels de voyages lointains plus qu'étonnants.

C'est très épicé, ces faits incroyables, c'est, on ne pèsera pas nos mots, surréaliste.

Le personnage a t'il perdu la tête?

Le Baron de Münchhausen a vraiment vécu, nous dit-on en préambule de l'album, au XVIII ème siècle et en Allemagne.

C'est bien lors de nombreuses soirées et de retours de campagnes de Russie qu'ils racontera ses exploits singuliers. Ces histoires resteront et se transmettront comme des contes.

A les lire, c'est à se demander si le Baron de Müchhausen n'aurait pas fondé Marseille. Une nouvelle histoire à vérifier.

Ecoutez donc.

Un jour, il neigea tant en russie, qu'elle atteignit les sommets des flèches d'église et qu'à la fonte, son cheval resta suspendu là-haut.

Une autre fois, repris à se débattre avec la neige, il fut poursuivi par un énorme loup qui remplaça son attelage de chevaux, puisqu'il le lui avait mangé.

" Aide-toi, le ciel t'aidera!", aime t-il à répéter.

Les histoires du baron sont drôles, vantant l'huile de coude pour réussir toutes ses entreprises.

Elles peuvent même nous faire atteindre la lune.

Nous retrouverons, pour ceux et celles qui connaissent, ses compagnons de route légendaires, l'homme qui souffle des tempêtes par une narine, celui tire des forêts au lasso et celui court avec un boulet au pied, entre autres.

On s'amuse beaucoup avec cette version proche de la Bande-dessinée, très facile à lire du coup, sans bulles et soulignée de texte sous ses vignettes (qu'on ne se prouve pas pour autant de la version de la talentueuse Binette Shroeder, un album d'image plus classique).

Les péripéties extraordinaires sont courtes, de la dimension d'une anecdote et ainsi elles permettent de savourer, sans lire l'album d'une traite pour autant.

Un classique à se partager.