LA SORCIÈRE ET L' AIGUE-MARINE/ JEAN-FRANÇOIS CHABAS ET ILLUSTRÉ PAR ALEXANDRA HUARD

KALÉIDOSCOPE

2025

0782378881924

À PARTIR DE 7 ANS

: Nouveau conte de Jean-François Chabas.

C'est un duel qu'il nous propose, rien que ça.

"David contre Goliath" en quelque sorte.
Sauf qu'ici nous ne sommes pas dans lz mythe biblique mais dans le conte de sorcières.

La sorcière Blanche est reine et règne sans partage. L'oisiveté la conduira à défier les plus grands, les plus dangereux, pour régulièrement sa cote de puissance.

Elle pouvait tout faire d'un geste, d'un sortilège et tout faire, tout obtenir finira par la lasser.

Chabas nous racontera qu'un jour un simple petit garçon l'a regardera dans les yeux dans la rue tandis qu'elle cherchera en vain à qui faire du mal, un enfant d'une naissance très modeste, un qui n'a rien mais un qui n'a pas peur puisqu'il n'aura pas beaucoup à perdre et qu'il aura déja beaucoup perdu.

Et là, le défi va enfin s'imposer.

Comment ce petit garçon pouvait il résister à ses charmes magiques, un simple petit garçon?

Le conte ne proposera que cela mais l'enjeu est toutefois de taille car le jeune Isaure, c'était son nom, délivrera son monde d'un malheur aussi grand que la disparition de son pêcheur de père en mer.

Cela vaut peut-être la peine.

Désenchanter prendra un sens au contraire merveilleux.

On sourira devant la foi d'Isaure à pouvoir exorciser Blanche, une confiance sans failles dans le pouvoir de la pierre aigue-marine qui préservait les pêcheurs de sa famille de la gourmandise des énormes vagues en furie.

Il y a des raccourcis, certes, mais aller droit au problème de la sorcière imbattable qui pouvait tout avoir et tout transformer ne nécéssitait pas de détours, n'est-ce pas?

Pour faire dans la métaphore, la montagne qui cachait la vue du soleil au petit village, piégé dans son ombre, devait être déplacée.

Impossible, me diriez-vous?

Mais nous sommes dans le conte. Toutefois nous cernerons la morale, qu'il n'y a rien à perdre à se protéger à partir de ses bons sentiments pour dire "Non" car c'est parfois moins dur que de subir et laisser l'injustice faire souffrir sans impunité.

Défier la sorcière est un peu fou mais Isaure, pauvre et orphelin, veut bien essayer.

Un happy end? Comment notre sorcière supportera t-elle d'être astreinte à la gentillesse?

" La sorcière et l'aigue-marine" est un conte de situation et de philosophie, il imposera un point de départ catastrophique, monumental et sans solutions de changement apparentes.

Et pourtant.
L'enfant est la voie optimiste vers le possible, bravant l'impossible et conforté dans ses repères de bonté. Cela ne peut pas, ne peut plus durer. On le comprend, la sorcière n'aura de cesse que si elle est humblement contentée, ce qui n'arrive jamais.

La chute du conte finira par un revers rose bonbon inespéré et un irrésistible " à quoi bon, madame la sorcière, vous êtes condamnée à faire le bien, méditez sur ce revers".
On aime bien les illustrations de Alexandra Huard.